Au cas où quelqu’un aurait encore des doutes, Mandalika a reçu la réponse. Dominique Aegerter a une nouvelle fois apposé son sceau sur le Championnat du Monde Supersport en remportant le deuxième titre de champion du monde consécutif dans la catégorie. Après avoir remporté le titre MotoE qu’il avait manqué au cours des deux années précédentes, le pilote suisse expérimenté a surpassé la concurrence et a terminé une autre année stellaire sur une bonne note. Les résultats sont arrivés en seulement trois ans, c’est-à-dire depuis qu’Aegerter a quitté le championnat du monde. On évoquera cependant l’apparition cette année d’un essai exceptionnel avec Suzuki, un « cadeau » après le titre électrique. On se demande ce qui se serait passé s’il avait abandonné le Moto2 quelques années plus tôt…
La longue période mondiale
Le joueur de 32 ans originaire de Rohrbach a en effet passé la majeure partie de sa vie dans le championnat du monde MotoGP. Trois années complètes en 125cc, suivies de 10 saisons en Moto2 plus quelques remplacements, avant de changer. Au cours de toute cette période, il a obtenu une victoire et quatre autres podiums, tous uniquement dans la classe intermédiaire, les cinquièmes places de la période de deux ans 2013-2014 étant les meilleurs résultats finaux de tous les temps. Deux de ses quatre top dix au classement des pilotes, un total de 1025,5 points sur la feuille de match. En 2020, on ne le retrouve plus dans les catégories « classiques », mais il fait partie de ceux qui font ses débuts en MotoE, la Coupe du monde électrique née l’année précédente. En 2021, en plus de se répéter, on le retrouve sur ses débuts en Championnat du Monde Supersport. Le début d’une autre histoire, du chemin qui mène à sa consécration.
Aegerter, la relance
Au cours de sa première année, MotoE est troisième avec deux victoires et deux autres podiums dans les sept courses disputées au total. Pas mal pour un début, mais ce n’est que le début. L’année suivante il est 2ème, en cette 2022 il parvient à tout rassembler et à s’imposer : trois victoires, sept autres podiums et deux quatrièmes places sur les 12 courses disputées expliquent clairement pourquoi le titre s’est retrouvé entre ses mains. Mais il y a aussi Supersport et c’est une autre histoire similaire, d’ailleurs elle fait encore mieux. Il a fait ses débuts en 2021, il saute également la manche à Montmeló en raison de la concomitance avec le MotoE, mais peu de changements. Trois cinquièmes places comme pires résultats de la saison, 10 victoires, cinq autres podiums : Dominique Aegerter est stellaire, voici la couronne Supersport méritée pour lui. Son entrée droite dans les dérivés de production n’est pas un fait particulier, mais seulement le premier acte d’une croissance qui se répète et s’améliore en ce 2022.
Il bis mondiale
Le seul « défaut » de cette saison est l’étape de Most : l’accident de la Course 1, la disqualification de la Course 2 pour comportement antisportif, avec l’aveu et les excuses du pilote. Pour le reste on ne peut pas vraiment lui dire quoi que ce soit, il suffit de lister ce qu’il a fait lors des autres événements mondiaux. Aegerter a remporté 16 victoires de la saison, la dernière en Course 2 à Mandalika, ainsi que trois autres podiums et deux quatrièmes places comme pires résultats de l’année. L’un des P4 est arrivé hier également en Indonésie, un résultat plus que suffisant pour boucler les comptes. En fait, son rival Lorenzo Baldassarri était tombé… Mathématiquement, une P13 lui suffisait, à l’entraînement le Suisse a pris la première place à deux pas du podium, donnant le coup d’envoi de la deuxième fête de Ten Kate en deux ans. Une autre année stellaire qui vaut cette fois le billet pour le Superbike avec GRT Yamaha, flanqué de l’ex MotoGP Remy Gardner. Et ce sera une autre aventure à observer, Aegerter pourrait vraiment offrir d’autres surprises.
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