Calme apparent dans le garage Ducati à l’issue des essais libres MotoGP de vendredi en Malaisie. Voir Pecco Bagnaia sortir du top 10 du jour 1 combiné laisse un peu de souffle. La pluie de l’après-midi a un peu compliqué la situation du leader du classement, ne lui permettant pas d’améliorer le contre-la-montre du matin. Mais dans les longs runs avec des pneus usés, le pilote piémontais a montré le meilleur rythme de course. Le team manager Davide Tardozzi tente de briser la glace dans un week-end où la tension est coupée au couteau.
L’entreprise “douce” de Marquez
En Australie, Pecco Bagnaia a remporté un podium en or qui lui a permis de dépasser Fabio Quartararo au classement. Cependant, l’attention des experts est la deuxième place de Marc Marquez, le seul pilote avec le pneu tendre sur la grille. “Marc a su gérer le soft jusqu’au bout, bravo à lui. Vous devez regarder attentivement les choix de pneus arrière de toutes les Honda au cours des deux dernières années. Ce n’est plus comme quand ils allaient direct sur le dur et dans 99% des cas ils utilisaient ça en course – a expliqué Davide Tardozzi -. Leur vélo a changé, Marc a fait le meilleur choix pour lui, l’équipe a poussé pour le medium, il a mis les pieds sur le soft et il avait raison“.
L’hypothèse surréaliste de la race
Le jeudi de la conférence de presse, une question bizarre adressée à Pecco faisait l’hypothèse d’une course avec Quartararo 4e à l’arrivée, Aleix Espargarò vainqueur et Bagnaia au sol avec zéro point. A part les gestes apotropaïques, M. Tardozzi essaie d’en rire. “Il y a quelqu’un qui manifestement applaudit plus l’un que l’autre, s’expose plus que les autres. Mais au-delà des bouffonneries de fabrication de cors à la napolitaine… certains commentaires nous échappent. Évidemment, c’est un scénario qui peut arriver. Si cela se produit, nous jouerons tout dans la dernière course. Sérieusement, il est difficile de prévoir ce qui va se passer“.
L’ascension de Bagnaia vers le titre MotoGP
Le fer de lance né à Turin a récupéré 105 points en huit courses, une ascension quasi impossible entreprise avec la victoire à Assen. Mais le vrai déclic mental que Pecco Bagnaia a fait après la chute de Portimao. “Puis j’ai commencé à sentir le vélo, le même sentiment qu’il a ressenti à la fin de la saison dernière – a poursuivi Davide Tardozzi -. La configuration de la moto l’a mis en condition technique et mentale pour pouvoir donner le meilleur de lui-même. On a résolu des petits problèmes, pas des choses exorbitantes, mais dans ce sport, les petites choses donnent confiance. Tous les pilotes MotoGP dépassent les limites. Vous avez besoin de cette confiance qui vous permet de tirer le meilleur parti de votre talent. Pecco a trouvé cette confiance et a commencé à aller au maximum“. Mais le voir à -91 après l’étape du Sachsenring était difficile à gérer. “Aller en -91 fait penser à la Coupe du monde à huis clos, mais on y a toujours cru, Pecco en premier lieu. Mais après l’accident du Sachsenring, un peu de désespoir est venu“.
La Malaisie dans le viseur de Ducati
Deux courses avant le dernier drapeau à damier de cette saison MotoGP, 50 points en jeu, 14 d’écart entre Bagnaia et Quartararo au classement des pilotes. La société Borgo Panigale commence à caresser un rêve poursuivi depuis des années, par le succès mondial de Casey Stoner en 2007. Ce serait un succès entièrement ‘made in Italy’…”Je suis paroissial et j’aime qu’il y ait un pilote italien sur une moto italienne qui se bat pour le championnat du monde. On essaie de ramener un résultat qui permet de rester en tête du classement, puis il y a une autre course où on a encore une chance. Il n’avait pas à gagner le championnat du monde à Sepang, s’il arrive, il sera ravi – dit le directeur -. Nous ne voulons pas trop et nous ne voulons pas peu. Malgré le 11ème temps, Pecco avec le pneu médium est celui qui a fait le plus fort avec le pneu utilisé dans la seconde manche. Peco est là“.
Un succès mérité
Le titre des pilotes MotoGP serait l’aboutissement d’un long travail entrepris avec l’arrivée de Gigi Dall’Igna, Paolo Ciabatti (en 2013), Davide Tardozzi (2014) et la montée en puissance de Claudio Domenica au poste de PDG”Nous méritons le titre parce que nous avons bien travaillé, construit une bonne moto, l’équipe de direction a fait des plans il y a des années et ce n’est pas un hasard si aujourd’hui il y a de nombreux pilotes Ducati devant nous. Gagner la Coupe du monde scelle les efforts des années passées“.




