Qu’ont-ils fait Alex Rins e Suzuki sur Phillip Island est quelque chose d’historique. Il n’y a jamais eu de vainqueur de Hamamatsu en MotoGP sur le mythique circuit australien ! Voici la vidéo des meilleurs moments du GP. Un résultat qui réjouit les garçons de l’équipe, même avec l’amertume de l’abandon prochain du Championnat du monde. Qu’à cela ne tienne, la #42 est bien décidée à terminer l’aventure de la meilleure des manières avec ces couleurs et aujourd’hui elle m’a semblé véritablement imbattable, protagoniste déchaînée dès les premiers virages. Après des mois de galère suite à l’annonce inattendue, c’était le gros coup de pouce de confiance qui s’imposait.
MotoGP Australie, Alex Rins et Suzuki ont battu la concurrence
Jamais une Suzuki avant
La piste de Phillip Island est entrée dans le calendrier en 1989, un GP d’Australie de deux ans qui a ensuite déménagé à Eastern Creek Raceway, près de Sydney. Et c’est là que vient la seule victoire australienne pour Hamamatsu. Pensez-y Kévin Schwantz, nous sommes en 1993 et la catégorie est toujours celle des 500cc : dans un podium all star and stripes il s’impose avec sa Suzuki. Avec Kocinski sur Cagiva, la seule victoire « différente » par rapport aux multiples triomphes signés par Honda, Yamaha et Ducati. Quant au retour à Phillip Island à partir de 1997, suivi de la naissance du MotoGP moderne, ce sont les seules marques capables de gagner. Jusqu’au retour plein de rebondissements auquel nous avons assisté cette année.
Alex Rins en tête des autres catégories
Dixième position sur la grille, mais en peu de temps ce vélo bleu apparaît dans les zones très hautes de la course. Le voilà bientôt un protagoniste combatif au milieu des Reds de diverses couleurs (avec des jeux d’équipe également clairs), avec Fabio Quartararo qui se perd et Jack Miller qui se fait faucher par Alex Marquez. Jorge Martin et Marc Marquez sont en tête dès le départ, mais il n’y a pas d’échappatoire à Phillip Island et il ne faut pas longtemps pour les rattraper. Rins prend les devants, revient, étudie ses rivaux, dont Bagnaia en quête de triomphe, jusqu’à la patte décisive qui vaut un résultat époustouflant. Il a maintenant gagné sur cette piste en Moto3 (2013), en Moto2 (2015) et enfin en MotoGP. Sans oublier que pour le pilote #42 c’est un retour au succès après un long jeûne. Il faut revenir au GP de Catalogne 2020, qui s’est tenu le week-end du 18 octobre, il y a donc presque deux ans.
Triomphe amer
« Nous méritions vraiment cela » » est le premier commentaire d’Alex Rins souriant sur motogp.com. Clairement, la pensée est immédiatement pour son équipe : les résultats arrivés après Jerez montrent à quel point tout le monde chez Suzuki a été fortement affecté par l’annonce des adieux. « Nous avons travaillé dur pour que cela se produise. Le rythme n’était pas rapide, mais j’ai réussi à bien gérer les pneus et j’ai trouvé une bonne motricité. » Il est le protagoniste principal d’une série de dépassements qui l’emmènent de plus en plus haut. Dans le dernier tour voici le twist gagnant qui enlève le succès de Bagnaia, un résultat plein de sens et pas seulement pour l’histoire. « C’est la dernière course Suzuki sur l’île, tout le monde a travaillé dur et l’a mérité. Et il porte mon nom, je suis honoré ! » Avant de se lancer dans l’aventure (difficile ?) en LCR Honda, un beau cadeau pour Suzuki, avec qui il a couru tout au long de sa carrière en MotoGP. Et ce n’est peut-être pas le dernier cadeau, étant donné qu’il reste encore deux généralistes…
Photo: Valter Magatti