Pecco Bagnaia remporte un Grand Prix pour la quatrième fois consécutive, un exploit qu’avec Ducati même Casey Stoner n’avait pas réussi, s’arrêtant à trois victoires consécutives en 2007 et se répétant en 2008. Grosse fête dans les stands, averses de vin mousseux, a remporté la bataille mais dans la guerre finale Fabio Quartararo est toujours en tête. Il reste encore 30 points à inscrire, six courses à courir et les prochaines pistes ne seront pas toujours aussi favorables au GP Desmosedici. Après l’effervescence de Misano, nous reprenons la piste pour deux jours d’essais MotoGP, même si peu de nouvelles arriveront de Borgo Panigale.
Bastianini fait du poker en MotoGP
Le dimanche soir, Pecco Bagnaia a dîné avec l’équipe, les amis et le fan club. Il a écrit une page d’histoire et regarde vers l’avenir, il n’y a pas le temps de jubiler. Les quatre zéros du début de championnat pèsent et risquent d’être décisifs pour l’assaut de la Coupe du monde. Le Français de Yamaha sait limiter les dégâts lorsque la route est en montée. Il suffit de voir la 2e place en Autriche, un terrain qui a toujours été favorable à Ducati, ou la 5e à Misano : des points importants qui seront décisifs dans le sprint final. Il a revu la course au moins trois fois : “Il me semblait qu’Enea pouvait en avoir plus, mais qu’il avait du mal à me doubler car dans toutes les phases de freinage j’étais avantagé.“.
Il n’a pas le temps de savourer quatre victoires consécutives, les records ne sont pas son objectif. Le pilote turinois veut le titre des pilotes MotoGP, qui a disparu l’an dernier et qui risque de se terminer de la même manière également en 2022. Sixième victoire de la saison, dixième au cours des deux dernières années avec l’officiel Ducati, vingt victoires dans les trois catégories du Championnat du monde. Pourtant à Misano ça n’a pas été facile, Vinales d’abord et Bastianini ensuite ont posé leur souffle sur son cou. Les conditions d’adhérence n’étaient pas bonnes au départ, tour après tour les pneus ont mieux réagi. C’est aussi dû au réservoir d’essence qui commençait à se vider, mais aussi à la précision de Pecco Bagnaia, qui n’a rien fait de mal pendant 27 tours, réalisant le meilleur tour au dernier tour.
Le défi avec Bastianini
Enea a essayé de se moquer de lui après le dernier virage. “Il n’y a pas besoin de jeux d’équipe, je n’en veux pas non plus – dit à ‘La Gazzetta dello Sport’ -. Si je peux gagner, je veux le faire moi-même, pas parce que quelqu’un m’a laissé m’en remettre. Peut-être qu’à la dernière course de l’année, si j’ai besoin d’aide elle sera la bienvenue. Mais en ce moment, il est juste que chacun fasse sa propre course“. Dans la difficile hypothèse où il remporterait les six courses restantes, il serait le nouveau champion MotoGP, mais bientôt des tracés moins adaptés au GP22 arriveront et il y a toujours de l’imprévisibilité en jeu. “Facile hein ? Mais on essaie, parce qu’on est très forts et si on continue à travailler comme ça…“.
Au lieu de Bastianini, il se serait comporté de la même manière, sans rancune pour la tentative de dépassement de la photo-finish. Il suggère que l’équipe Lenovo Ducati sera l’année prochaine. “Ce sera difficile. Cependant, comme c’était le cas avec Jack, si nous parvenons à faire un excellent travail dans les stands, alors en course nous aurons la chance de faire plusieurs fois premier et deuxième … Je pense qu’il deviendra un grand adversaire, comme Jack“. Le public commence à se frotter les mains et a soif de défis, de corps à corps, de rivalité, il aimerait revivre les années Valentino Rossi et Jorge Lorenzo…”Je ne comprends pas ce truc de trouver forcément une rivalité. Nous sommes tous là avec le même objectif et nous nous respectons – ajouté Pecco Bagnaia -. Nous sommes certes amis avec Enea, mais nous sommes rivaux comme tous les autres. Ce sont des choses créées par ceux qui regardent les GP et prennent parti… Et il est normal, juste que chacun choisisse qui encourager“.