Le Superbike 24 va changer de visage par rapport au passé récent : les changements réglementaires sont nombreux et pourraient changer radicalement le rapport de force actuel. Kawasaki a beaucoup souffert ces dernières années, ce qui a incité le pilote phare Jonathan Rea à rejoindre Yamaha. Le choix d’Axel Bassani paraît imprudent, mais en réalité il a de fortes chances de devenir un pari réussi. La Ninja sera la même que celle qui est présente sur la scène depuis 2010, mais grâce aux nouvelles règles, elle pourrait faire un bond en avant significatif. Pendant ce temps, le moteur peut être poussé jusqu’à 15 100 tr/min, contre 14 600 tr/min auparavant. Mais la possibilité d’alléger le vilebrequin jusqu’à 20 % du poids du composant homologué aura un impact encore plus important.
Limitation de la consommation
De plus, les nouvelles règles sur les carburants font également un clin d’œil à Kawasaki. Le changement le plus notable concerne la diminution de la capacité du réservoir, qui passe de 24 à 21 litres. Cela affectera les performances des motos les plus puissantes, comme la Ducati V4, qui étaient déjà à leurs limites sur certaines pistes. Trois litres de moins, au moins dans certaines circonstances, imposeront de réduire la puissance du moteur pour éviter de tourner à sec. Les ingénieurs d’Akashi examinent également avec beaucoup d’intérêt l’introduction de limitations de débit de carburant, qui pourraient arriver à partir de 2025. La saison prochaine, par règlement, au moins deux motos pour chacun des cinq constructeurs présents devront être équipées de dispositifs indiquant le débit de carburant. l’essence, afin d’accumuler des données utiles à l’évaluation d’éventuelles restrictions futures.
Descendre vite, Bassani travaille en cours
Lors du dernier test hivernal à Jerez, avec la nouvelle configuration, Alex Lowes s’est montré résolument rapide, 1’38″763, non loin des références Yamaha qui s’est révélée être la Superbike la plus rapide dans cette première phase de préparation. Andrea Locatelli chute à 1’38″447, égalant la performance réalisée par Remy Gardner le mois dernier (voici le compte-rendu). Nous parlons évidemment de temps avec des pneus tendres, les SCQ. Pour Axel Bassani, novice chez Kawasaki, cela n’aurait pas eu de sens de monter cette solution : avec la moto de course SC0 il s’est arrêté à 1’39″811. C’est une bonne référence, étant donné que le Vénitien est chez Ducati depuis trois ans et n’a piloté la Ninja que quatre jours, même pas complets.
Un patron mécanique ultra luxe
Dans cette aventure officielle Kawasaki, Axel Bassani aura le soutien de l’un des chefs mécaniques les plus prestigieux et les plus titrés du paddock Superbike, le Néerlandais Marcel Duinker. Il a été pendant de nombreuses années l’entraîneur de confiance de Tom Sykes, avec qui il a remporté le titre mondial en 2013, se rapprochant ainsi de la victoire de la saison précédente, perdue d’un demi-point seulement face à Max Biaggi. Duinker connaît Ninja, l’équipe Provec et la méthode de travail Kawasaki depuis de nombreuses années. Bassani n’aurait pas pu avoir un meilleur guide. “LELe premier jour de cette deuxième sortie nous avons essentiellement travaillé pour améliorer les sensations de pilotage d’Axel.” l’espion Marcel Duinker. “Nous avons avancé dans deux directions : rapprocher la moto de ses caractéristiques et lui montrer comment son style de pilotage pouvait mieux s’adapter aux particularités de Kawasaki. Mais dès le deuxième jour, nous avons commencé les tests proprement dits. » Cela signifie que Bassani a commencé à sélectionner les nombreuses innovations techniques mises en place au Japon.
Le temps ne manque pas
Au terme de sa première sortie en vert, au lendemain de la conclusion du Championnat du Monde, Axel Bassani a donné l’impression d’être un peu perdu. “La seule similitude entre mon ancienne Ducati et la Kawasaki est qu’elles ont toutes deux deux roues. » avait-il commenté à la fin de l’essai. Mais à l’aube de la quatrième journée, la confiance s’est accrue, même s’il faudra encore du temps pour évaluer le potentiel de cette nouvelle combinaison. Le temps ne manque pas. Après les vacances de Noël, les équipes Superbike auront deux sorties sur le sol ibérique : d’abord à Jerez, puis, toujours fin janvier, à Portimao. Ensuite, il y aura les deux jours habituels de tests finaux à Phillip Island. Compte tenu de la limite de dix jours d’essais au total par saison, il faudra voir quelle stratégie Kawasaki voudra adopter.