2023 a été une année importante pour l’équipe GYTR GRT Yamaha, qui a accueilli dans son garage deux champions du monde comme Dominique Aegerter et Rémy Gardner. Tous deux ont dû s’adapter à la R1 et aux nouvelles fonctionnalités qu’impliquait la transition vers une catégorie comme le Superbike. Au final, l’équipe italienne s’est montrée la meilleure des indépendants, avec les deux pilotes dans le top 10 du classement général. En 2024, la composition restera la même et le potentiel d’amélioration des résultats est élevé. Nous en avons parlé et bien plus encore avec le team manager Filippo Conti.
Superbike, l’interview de Filippo Conti du team GYTR GRT Yamaha
Quel est le bilan de la saison 2023 ?
« Nous savions qu’avec deux nouveaux pilotes devant s’adapter à la catégorie, ce serait une année très difficile. On a bien commencé tous les deux, puis Dominique a beaucoup grandi et malheureusement à un moment il a eu un problème physique qui l’a limité. Rémy a eu un parcours un peu plus compliqué en terme d’adaptation, puis dans le final il a beaucoup grandi et s’est consolidé. Lors de la dernière manche et lors des essais à Jerez, ils ont tous deux très bien travaillé. Une année pas facile, mais nous sommes satisfaits de ce que nous avons réussi à récolter. Nous avons suivi un chemin de croissance qui nous a conduit là où nous devrions toujours être. Pour 2024, nous sommes convaincus que nous pouvons repartir là où nous avons terminé. »
Comment était-ce de travailler avec Aegerter et Gardner ?
« Tant d’un point de vue humain que professionnel, nous sommes très satisfaits des deux. Sur le plan sportif, ce sont deux pilotes différents, avec des caractéristiques qui les différencient et qui les amènent à formuler des demandes différentes pour adapter la moto à leur style de pilotage. Ce sont tous deux des pilotes avec beaucoup de potentiel, ils ont une grande expérience et peuvent très bien faire. Ce sont deux champions du monde, mais ils ont eu besoin de temps pour s’adapter à l’équipe et au package technique. »
Excellent test de fin de saison à Jerez. Sur quoi vous concentrez-vous dans le développement de la R1 ?
« Nous sommes très proches de Yamaha. Lors du test, nous avons testé des développements qui répondaient aux besoins des pilotes. Yamaha travaille très bien, il y a une excellente collaboration et les mises à jour apportent des améliorations à la moto en termes de maniabilité et de performances. Nous travaillons dans tous les domaines, il n’y a rien qui puisse chambouler la moto. Nous avons maintenant atteint un niveau très élevé, il s’agit donc de faire de nombreux petits changements pour essayer de franchir des étapes. »
Qu’attendez-vous de 2024 ?
« Nous aimerions repartir là où nous avons terminé le dernier Championnat du Monde Superbike. Nous avons des coureurs qui ont démontré qu’ils pouvaient se battre pour les positions qui comptent, ils ont ce qu’il faut pour bien faire. Evidemment, il faut considérer que le niveau du championnat monte et donc ce n’est pas facile d’obtenir certains résultats. Nous allons essayer d’être constamment dans le premier groupe, c’est fondamental. »
Utiliser les données de Razgatlioglu n’a pas été facile pour les autres pilotes Yamaha. Les hommes de Rea pourraient-ils être plus utiles ?
« Il est multiple champion du monde et a démontré qu’il avait également un style de pilotage performant avec la R1. Avoir la possibilité de voir ses données sera un grand avantage pour tous les pilotes. Toprak a un style de pilotage différent, il était moins comparable aux autres pilotes. Il y avait des domaines intéressants dans lesquels nous pourrions essayer de nous inspirer, mais dans l’ensemble, il a un style très particulier et personnel. Celui de Rea est mieux analysable et comparable. »
Rea sera-t-il une tête d’affiche en 2024 ?
« Jonny sera certainement très compétitif, il s’est tout de suite bien entendu avec la Yamaha et je pense qu’il se battra pour le Championnat du Monde ».
La décision de Razgatlioglu de quitter Yamaha pour BMW vous a-t-elle surpris ?
« Je ne le juge pas, car je ne connais pas à 100 % tous les détails. Pour Toprak, avoir un nouveau défi est important et BMW le lui a proposé, lui donnant les stimuli qui l’ont poussé à faire ce changement. Je suis sûr qu’il se battra immédiatement pour les postes importants. »
En Superbike il y a un nouveau règlement à partir de 2024, qu’en pensez-vous ?
« Il est important qu’il y ait un équilibre pour rendre le championnat intéressant et amusant tant pour le public que pour nos partenaires. Je crois que la nouvelle réglementation peut augmenter le spectacle. L’essentiel est toujours de faire en sorte que les coureurs fassent la différence. En ce qui concerne la limite de poids minimum, nous n’aurons pas à ajouter de kilos supplémentaires aux vélos d’Aegerter et Gardner. »
Photo : GYTR GRT Yamaha WorldSBK Team