Dans le Championnat du Monde Superbike, des efforts sont faits avec des dispositions réglementaires visant à contenir les coûts, pour constater, lors des tests de Montmelò, que sur un aspect spécifique, le chemin parcouru est le même que celui du MotoGP. Jamais auparavant il n’y avait eu un déploiement des forces des constructeurs impliqués dans le championnat avec de véritables équipes de test comme en Catalogne. Du MotoGP, justement. Aucun constructeur exclu. Un domaine jusqu’à présent peu exploré par certaines entités et même négligé par la réglementation actuelle : aujourd’hui en Superbike, il y a beaucoup de pilotage (beaucoup plus que dans d’autres championnats) et, en fait, avec très peu de restrictions en la matière.
CE QUE DIT LE RÈGLEMENT SUPERBIKE
Pour faire court, le règlement du World Superbike 2024 accorde à chacun des pilotes inscrits de manière permanente au championnat un carnet d’essais de 10 jours à utiliser pendant la saison. S’ils paraissent peu nombreux, il faut considérer que les nombreux tests officiellement organisés par DWO (Dorna WorldSBK Organization) ou “prise en charge» («Session de test prise en charge“) par le même promoteur. Un bon chiffre, à tel point qu’aucune équipe n’a dépassé cette limite au fil des années.
LES ÉQUIPES D’ESSAIS MOTOGP ARRIVENT
Le fait que deux jours d’essais collectifs aient été organisés à Barcelone à l’approche du week-end de course (le règlement les autorise au plus tard 11 jours avant l’événement) montre qu’en matière d’essais, en Superbike, aucune attention n’est accordée aux dépenses. Les tests privés coûtent cher, et tout le cirque du WSBK se déplace à chaque fois partout sur le Vieux Continent. Si en MotoGP (à part les nouvelles concessions, également envisagées en Superbike) il y a des limitations pour les pilotes partants et pour le nombre de pneus utilisés, parmi les dérivés de la série il y en a presque un “libérer tout le monde« . De plus, dans les circonstances les plus actuelles, avec la création d’équipes de test avec tous les stigmates pertinents.
LE DÉPLOIEMENT DES FORCES
Il y a toujours eu des équipes de test en Superbike, mais on pourrait dire jamais sous cette forme et sur ce fond. BMW Motorrad a pratiquement inventé un «équipe» pour soutenir les équipes (SMR et MGM) impliquées dans le championnat. Ou plutôt, un escadron, une armée : Sylvain Guintoli et Bradley Smith pilotes avec un effectif dédié de 16 éléments (!) à la remorque coordonné par Christian Gonschor. Depuis des années, Yamaha s’appuie sur notre Niccolò Canepa pour les essais (absent à Barcelone en raison de l’accident lors des essais des 200 miles de Daytona), idem pour Kawasaki avec Florian Marino. Évidemment, les Ducati ne manquent pas, souvent en piste pour le développement de la Panigale V4 R en faisant appel à des pilotes d’essais tels que Lorenzo Zanetti, Matteo Ferrari et, en Catalogne, Michele Pirro.
HONDA SUPERBIKE AVEC SON ÉQUIPE D’ESSAI
Ensuite, il y a Honda qui s’est présentée à Montmelò avec son HRC Test Team (sur la photo d’ouverture), un couple d’ingénieurs vus ces deux dernières années dans les stands des Suzuka 8 Hours et le pilote Tetsuta Nagashima. Ce dernier, déjà testeur du projet RC213V MotoGP, s’est présenté en Catalogne en provenance directe de Suzuka où, le week-end dernier, il a participé aux premiers essais du All Japan Superbike avec une CBR privée chaussée de pneus Dunlop du team YAHAGI/7C. Voilà pour : les bonnes courses de Tetsu avec Bridgestone dans les heures 8, en JSB1000 avec Dunlop, tandis que dans le Championnat du Monde Superbike, il doit clairement se développer sur Pirelli. Tout cela avec des Fireblades de différentes réglementations et spécifications.
ANOMALIE RÉGLEMENTAIRE
Bref, des équipes de test (très chères) sont arrivées en Superbike”du MotoGP» sans aucune restriction en la matière. Une réglementation qui, en perspective, devrait être révisée pour poursuivre la maîtrise des coûts, peut-être en révisant diverses réglementations insensées. Il suffit de dire qu’en termes d’essais, les pilotes du World Superbike se voient accorder deux jours d’essais à Suzuka en vue de leur éventuelle participation aux 8 Heures. C’est dommage que cette année cela coïncide avec la manche Most, alors à quoi serviraient deux jours d’essais à Suzuka ? Pourtant, le règlement de 2024 envisage même le don de l’ubiquité aux pilotes susmentionnés.