Les organisateurs du Superbike ne savent plus quoi inventer pour rebattre les cartes dans un championnat déjà décidé, tandis que les rivaux de Ducati se demandent comment réparer le désavantage de Ducati. Alvaro Bautista est dans le viseur de tout le paddock, mais il s’en moque et continue de gagner. En effet à vaincre, car la course 2 à Montmelò avait exactement le même développement que les deux courses précédentes de ce week-end toutes en Rouge. Le champion du monde ici est imbattable, mais il a aussi été imbattable à Phillip Island et Assen : différents circuits, même scénario. Nous ne sommes qu’au tiers du chemin, mais l’avance au classement augmente chaque dimanche. Parler d’un deuxième championnat du monde hypothéqué va de soi. Et dire que jeudi la Ducati avait été affaiblie par 250 tours moteur : comme si ce n’était pas fait…
Numéros de domaine
Le bilan du week-end catalan a été identique à celui de septembre dernier : trois sur trois pour Bautista, incroyablement similaire (pour ne pas dire identique…) même les écarts qu’il a infligés dans les quatre courses longues : toujours huit secondes. Avec sa 43e victoire, Alvarito gravit l’Olympe des dragons Superbike : il a disputé 84 courses avec Ducati, il en a donc remporté plus de la moitié. De plus, entre la fin de 22 et le début de cette saison, il a frappé 13 sur 14 : sans le faux pas dans le sprint de Mandalika (automne), cela aurait été un sprint fou, mais même ainsi, ça fait peur.
Plus vite… que la pluie
La Course 2 a commencé par une météo incertaine, car quelques gouttes tombaient dans divers secteurs de la piste. L’asphalte était glissant, mais Alvaro Bautista est parti très prudemment, avec les mêmes pneus que d’habitude : médium SC1 à l’avant et B0800 à l’arrière. Les adversaires ont plutôt dû aller sur le front dur (SC2). A mi-chemin du premier tour, Toprak a réussi à prendre la tête, surprenant à la fois Bautista et Rinaldi. Mais au premier passage lancé dans la ligne droite les Reds ont enclenché le turbo et il n’y avait pas de salut pour la Yamaha turque. Réalisant que la piste était désormais en ordre, Bautista a progressivement décollé. Le tout déjà abondamment vu. Dans la finale, tout le monde est entré dans une crise de caoutchouc, y compris l’écuyer Michael Rinaldi qui, tout à la fin, a été moqué par Toprak dans le défi du premier des perdants. Bautista, en revanche, n’a subi aucune dégradation, se livrant au rituel de l’orami les bras levés.
Jonathan Rea désarmé
Après la chute dans le dernier tour du sprint du matin, Jonathan Rea a dû repartir de la quatrième ligne, se retrouvant coincé dans le groupe de poursuivants. Au final, il était cinquième, également derrière son coéquipier Alex Lowes. Signe que l’ancien Cannibal a tiré les rames du bateau avec la Kawasaki qui avait eu un bonus de puissance de 250 tr/min la veille. Insignifiant, à l’épreuve des faits. Italiens avec un peu de poussière mouillée: Andrea Locatelli a conclu l’effort en septième position, à la fois Axel Bassani et un Danilo Petrucci avec sa tête déjà au Mans en dehors du top dix.
Prochaine étape : Misano
Le championnat du monde de Superbike est désormais arrêté pour un mois. Elle reprendra du 9 au 11 juin avec la cinquième manche programmée sur le circuit de Misano. Dans le même cadre, dans les prochains jours, toutes les équipes officielles participeront à deux journées d’essais. Tournage jeudi 11 et vendredi 12 mai.
Photo : Silvio Tosseghini