Le Superbike est revenu en 2019, quand Alvaro Bautista avec Ducati avait remporté onze victoires consécutives dans un championnat du monde qui semblait archivé et s’est plutôt retrouvé entre les mains de Jonathan Rea. Quatre ans plus tard, le chemin n’est pas tracé, il manque la Superpole Race en Indonésie, seule pierre d’achoppement pour le champion en titre. Mais dans les huit autres défis, Bautista n’avait pratiquement pas de rivaux. Toujours dans la course 2 à Assen, il a triomphé en tant que dirigeant, arrachant Toprak Razgatlioglu et Jonathan Rea à volonté, avec le Nord-Irlandais qui s’est à nouveau retrouvé hors de la piste après seulement sept tours. L’accident de Kawasaki a été le seul changement au score des courses précédentes. La saison dernière entre les Magnificent Three, il y a eu une vraie confrontation, pleine de pathos. Mais Alvarito a relevé la barre, cette fois les courses commencent et vous savez plus ou moins comment elles vont se terminer. Yamaha et Kawasaki n’ont pas encore trouvé de solution, tandis que Ducati est en fuite dans un Championnat du monde qui, sauf à-coups imprévisibles, semble déjà à l’abri.
Le secret? Gestion des pneus
Beaucoup pensent que la Ducati Panigale V4 R est excessivement favorisée par cette réglementation Superbike. Mais la domination de Bautista n’est pas seulement une question de vélos, regardez où sont les autres Reds. Le très bon Axel Bassani termine quatrième, à près de dix secondes du vainqueur. Michael Rinaldi, avec le deuxième officiel Ducati, en a rattrapé vingt (dixième place). Ducati gagnerait-il sans Bautista ? Le secret de l’Espagnol, ce sont les pneus. L’évolution de Pirelli vers des pneus toujours plus tendres lui a donné des ailes, se mariant parfaitement avec les caractéristiques de la Panigale, avec son poids plume et tout le reste. A Assen, il a recommencé avec le milieu avant (SC1) tandis que Toprak et Rea ont dû passer sur le dur (SC2). Ici, ils dansent ces 1-2 dixièmes qui au final font toute la différence dans le monde. Evidemment ce n’est pas la gomme qui est magique, car Bassani et Rinaldi avaient aussi le SC1. C’est comme ça qu’on gère : Bautista est un talent qui aurait très bien réussi en MotoGP aussi s’il avait eu les situations techniques idéales.
Rea court jusqu’au fil
Toprak a commencé très chaud, dans les 5-6 premiers tours, il a été agressif et il y a eu plusieurs changements de position parmi les Magnificent Three. Mais avant la mi-distance, il a tiré les rames du bateau, notant que cette fois aussi Bautista n’avait aucun point faible. Rea était également arrivé en Hollande convaincu que l’avantage du terrain et les bouleversements techniques réalisés par Kawasaki lors des essais de Jerez et d’Aragon l’auraient récompensé. Au lieu de cela, rien à faire. Après deux deuxièmes places, Jonathan a perdu l’avant au tiers du parcours. En 2019, le Championnat du monde avait changé de direction car lorsque Bautista en avait remporté onze de suite, Rea n’avait jamais baissé les bras. Maintenant, tout est différent.
Prochaine étape : la Catalogne
Dans deux semaines, le Championnat du Monde Superbike aura lieu à Montmelò, une piste à la périphérie de Barcelone. Ici, Alvaro Bautista a même frôlé le succès il y a deux ans avec la Honda CBR et en septembre dernier, de retour sur la Ducati, a réussi un triplé écrasant. Le battre dans sa tanière sera encore plus difficile qu’ailleurs. Le Championnat du Monde Superbike 2023 a un maître qui semble inattaquable.




