Le charme sauvage d’un défi intemporel. Le Tourist Trophy est le dernier rempart d’un motocyclisme romantique qui n’existe plus et Stefano Bonetti en est l’un des principaux interprètes. Le Bergame de 46 ans est l’Italien qui a participé au plus grand nombre d’éditions du TT, 14 et est régulièrement le meilleur. Il ne le fait certainement pas pour la célébrité puisque Stefano Bonetti n’est pas très connu en Italie. Il ne le fait certainement pas pour l’argent puisque la course sur route ne rend pas riche mais par passion. Une passion immense, folle et sans limite. Cette année, Stefano Bonetti a conquis une brillante quatrième place en Supertwin avec la Paton S1-R du Team ILR, une excellente 19e en Supersport avec la Gomma Racing Yamaha R6 et une 25e en Superstock 1000 sur Honda.
Stefano Bonetti est une légende dans le monde des choses sur la route mais en réalité c’est une personne extrêmement humble avec qui c’est vraiment un plaisir de discuter.
« Enfant, je pratiquais le ski de fond et la course à pied en montagnea – raconte Stefano Bonetti à Corsedimoto – J’avais l’habitude de me promener en mobylette le long de la route le long du lac d’Iseo et cet anneau fait un peu penser à la montagne. J’étais accro aux cassettes VHS du Tourist Trophy. Parmi mes héros figurent deux pilotes italiens Franco Martinel qui ont couru avec des side-cars et Giorgio Cantalupo. J’ai eu un accident et avec l’argent de l’assurance, j’ai commencé à courir sur la piste. J’ai commencé la course tardivement, à 19 ans, car mes parents étaient contre et n’ont pas signé l’autorisation de courir. Au début je faisais le 125 italien et c’était beau, il y avait beaucoup de coureurs et c’était divisé en zones mais c’était déjà très cher à l’époque. Je n’avais pas assez d’argent alors je suis passé à la course sur route qui coûtait moins cher et qui était quand même très belle ».
Quand avez-vous couru votre premier Tourist Trophy ?
« Après avoir quitté la piste, j’ai commencé à courir en montée et j’ai remporté deux titres italiens. Alors à 20 ans, en 2004, j’ai pris une camionnette et je suis parti pour mon premier TT avec deux de mes amis qui m’ont aidé ».
Que retiens-tu de ton premier TT ?
« John McGuinness était déjà une légende et il était venu sous ma tente voir mon Paton qui était curieux. Cela avait été une émotion unique. Pourtant le TT c’est comme ça, on est tous sous des tentes, il n’y a pas de laissez-passer, tout est ouvert ».
Est-ce toujours comme ça aujourd’hui ?
« Oui, ce n’est pas comme sur la piste. Bien sûr, avec les années ça s’est professionnalisé, il y a de gros sponsors mais ça reste une grande famille. On s’entraide, on est tous amis, on échange beaucoup de bons plans entre nous. Il y a un climat splendide et puis le public est quelque chose d’unique. Entre autres choses, il vient souvent voir le TT Jonathan Rea et semble être l’un des nôtres ».
Dans le passé, vous avez remporté une édition du NW200. Que retiens-tu de cette journée ?
« Ce fut un succès complètement inattendu. Presque tous les coureurs anglais ou irlandais ont participé à la course, un italien est arrivé avec une petite équipe et a gagné. Il y avait eu un grand tumulte. Cela avait été formidable pour moi mais aussi pour les gens. Le public là-haut se souvient encore de ma victoire, c’était une émotion unique ».
Retour vers le présent, satisfait de votre Trophée du Tourisme 2023 ?
« Oui, tout s’est bien passé. J’ai terminé quatrième des Super Twins, égalant mon meilleur résultat, la troisième place était hors de portée. J’étais de retour en Supersport après tant d’années grâce à Alessio Corradi, avec sa moto. C’est un super passionné et comme il ne pouvait pas courir au TT, il était content que je le fasse. En Superstock, je suis passé à Honda et si vous ne vous sentez pas très bien avec la moto, si vous n’avez pas le contrôle maximum, mieux vaut gérer la course. Si tu fais une erreur sur la piste tu te retrouves sur un trottoir, si ça arrive au Tourist Trophy tu te retrouves directement dans la cuisine ou le salon d’une maison ».
Vous préparez-vous maintenant pour Manx?
«Oui, je participerai à la Classique. Je remercie Paolo Girotti qui m’offre la possibilité de courir avec les Bimota Classic Parts. Courir avec la Bimota est toujours quelque chose de merveilleux, c’est une belle moto et je suis très heureux d’avoir cette opportunité ».
Crédit photo : Gianluca Domenicali / Isabella Malagò