Le retour à Buriram est particulier surtout pour deux pilotes. Somkiat Chantra et Keminth Kubo, tous deux en Moto2, seront certainement les observateurs privilégiés du public local. En effet le second, souvenez-vous de la première année pleine en Championnat du monde, vit un double GP à domicile compte tenu de ses origines japonaises et thaïlandaises… Mais, étant un rookie, il ne vit pas une année simple. En revanche, celui qui retiendra le plus l’attention sera certainement le souriant porte-drapeau du Honda Team Asia, entre autres tout frais de renouvellement. Pour n’importe quel autre pays, son classement est « normal », mais pour la Thaïlande, toute sa saison est quelque chose de jamais vu auparavant. Et ce serait l’apothéose si le « Thaï volant » était capable de réitérer le triomphe historique de Mandalika jusque sur la piste à domicile, devant son public !
Personne comme Chantra
Il n’y a jamais eu de pilote thaïlandais aussi compétitif dans le championnat du monde. Neuvième au classement général à quatre courses de la fin, qui l’avait déjà vue avant Somkiat Chantra ? Ne parlons pas des podiums ! Nous nous souvenons de ceux qui l’ont précédé, mettant ainsi en lumière quelque chose de jamais vu auparavant. Le plus ancien du championnat du monde, Ratthapark Wilairotà plein temps en 250cc de 2007 à 2009, puis fixe ou sporadique en Moto2 de 2010 à 2016, le podium ne l’avait effleuré qu’avec la 4e place du GP des Pays-Bas 2010. Avant Chantra il était le meilleur de toujours, mais pas le seul en coupe du monde. Thitipong Warokorn est en classe intermédiaire sur le biennal 2014-2015, sans jamais atteindre les points, pour finir la liste avec Nakarineen Moto3 entre 2017 et 2018. Pour lui sept top 15, la 8e place se démarque à Valence 2018, sa dernière course en Championnat du monde.
Saison des étoiles
Le renouvellement est plus que mérité. Somkiat Chantra, 24 ans le 15 décembre, continue d’étonner course après course et dans cette deuxième partie de championnat n’a plus commis de grosses fautes. Les cinq zéros sont tous arrivés en premier : à partir de 8 GP, il est dans la zone des points, à partir de quatre, il est constamment dans le top dix. Surtout, la victoire en Indonésie et trois autres podiums se démarquent, du jamais réalisé auparavant par les pilotes thaïlandais. Le jeune homme de Chonburi, une ville non loin de Buriram, est en train de créer un chef-d’œuvre en ce 2022, mais ce n’est pas encore fini. Il a déjà frôlé son bis triomphal en Autriche, alors qu’il a failli jouer le tour à Ogura. Dans les prochains jours, il court chez lui et a un contrat 2023 en poche : deux excellents drives pour viser le maximum possible, ou un autre morceau de l’histoire du deux-roues. Tout comme Ai Ogura l’a fait dimanche dernier à Motegi, il le pouvait aussi à Buriram. Rappelons qu’en 2018, lors de ses débuts en Moto3, et en 2019, lors de ses débuts en Moto2, il a décroché deux neuvièmes places ! Le coup historique est définitivement possible.
Photo: motogp.com