Le Dakar 2024 a débuté par trois étapes qui se sont déroulées dans les dunes d’Arabie Saoudite. Notre histoire nous amène à parler de la livrée choisie par Lukas Lauda. Lukas participe pour la première fois au légendaire Rallye Dakar avec le Team South Racing Can-Am, dans la catégorie T3.1. Les couleurs et le casque choisis, à savoir le rouge et le blanc, rappellent son père Niki Lauda, quand il courait pour McLaren. La précision nous amène à dire 1984, c’est-à-dire l’année de son troisième et dernier titre mondial en Formule 1. Il est donc juste de rappeler, 40 ans après le dernier titre de l’Autrichien, cette incroyable saison qui s’est terminée avec un écart qui encore aujourd’hui, il reste imprimé dans la mémoire des passionnés.
L’année de la rédemption après la catastrophe de 1983
L’année 1983 ne s’est pas déroulée comme prévu pour Niki Lauda et McLaren, qui n’ont marqué que douze points, terminant dixième du championnat. Les deux années passées ensemble jusque-là à la maison Woking n’ont pas été idylliques pour Niki, à tel point que 1984 a véritablement marqué un tournant. Les titres remportés avec Ferrari n’étaient à l’époque qu’un lointain souvenir, mais McLaren souhaitait tellement revenir au sommet qu’elle engagea le vice-champion du monde Alain Prost. Le Français a dit au revoir à Renault pour rejoindre le constructeur britannique, un choix très courageux.
McLaren a aligné le MP 4/2 à moteur Porsche. La voiture a très bien fonctionné, remportant 12 succès sur 16 épreuves. Cela a permis aux deux porte-drapeaux de la maison outre-Manche de concourir pour le titre mondial lors de la dernière épreuve. Prost a remporté 7 succès avec cette voiture, tandis que 5 sont allés à Lauda. La saison voit les deux s’affronter à armes égales, à tel point que l’écart est toujours minime. L’avant-dernière manche en Italie a constitué un véritable tournant dans la course au titre, avec Lauda vainqueur sur le circuit de Monza et Prost contraint à l’abandon en raison d’un problème moteur.
Les deux dernières courses et la joie de Niki Lauda
A deux courses de la fin, Lauda et Prost sont séparés par 10 points, un écart vraiment inattendu pour la saison qu’ils vivaient tous les deux. Désormais, l’Autrichien peut gérer un avantage de match, étant donné qu’à l’époque une victoire rapportait 9 points. Le Français est obligé de gagner et il le fait lors du GP d’Europe sur le circuit du Nürburgring. Niki n’a pas dépassé la quatrième place dans cette course, après être parti de la quinzième place. Cette étape en Allemagne est également connue pour la dispute qu’a eue l’ingénieur de piste de Prost, qui s’est disputé avec les responsables de la sécurité de la piste. L’ingénieur a même risqué d’être arrêté, c’est Lauda qui a tout fait taire, réussissant à faire office d’interprète entre les deux parties et à rétablir le calme.
Le titre se joue donc au Portugal sur la piste d’Estoril. Les deux pilotes arrivent à la dernière manche séparés de seulement 3,5 points, Lauda devant Alain. La course a vu les deux McLaren monopoliser les deux premières places du podium, pour le plus grand plaisir de Niki Lauda. En effet, Prost n’a gagné que 3 points en s’imposant devant son rival. Seulement oui, car Lauda remportera le titre avec un demi-point d’écart. Cet écart est le plus faible jamais enregistré dans l’histoire de la Formule 1, ce qui a permis à l’Autrichien de remporter sa troisième couronne. Alain, quant à lui, termine amèrement une autre saison à la deuxième place, mais son heure était sur le point de venir.
Niki Lauda se souvient 40 ans après son dernier triomphe
Niki Lauda est décédée le 20 mai 2019 à Zurich après avoir vécu une vie de course. Son choix l’a éloigné de sa famille de riches banquiers qui ne voyaient pas ce monde d’un bon oeil. Pour sa première aventure sur le Dakar, Lukas a décidé de dédier la livrée de sa voiture à son père. Un souvenir qui remonte exactement à 40 ans de son dernier titre en Formule 1. Un souvenir agréable, qui rappelle le choix courageux du jeune Niki qui, contre tout et contre tous, a décidé de ce que devrait être son avenir. Un choix dont Lukas voulait se souvenir ainsi, aussi parce que sans celui de son père, peut-être qu’il n’aurait pas eu le privilège non seulement de courir un Dakar, mais aussi de vivre du sport automobile.
PHOTO : Formule 1 sociale