A Valence, Fabio Quartararo devra sans doute passer le sceptre MotoGP à Pecco Bagnaia, mais cela n’enlève rien au talent du champion français. Malgré les problèmes techniques de la Yamaha M1, notamment en termes de puissance, elle a tenu le coup pendant presque toute une saison, devenant leader. Dans la deuxième partie du Championnat du Monde, le rival de Ducati n’a commis qu’une seule erreur, à Motegi, en tentant de dépasser ‘El Diablo’ dans le dernier tour. Mais il était impossible d’arrêter la marche triomphale de la #63, équipée d’un V4 nettement supérieur à son quatre cylindres en ligne.
Quartararo champion moral
La puissance du moteur a décidé du sort du championnat MotoGP, faisant pencher la balance vers Borgo Panigale. Malgré tout, Fabio Quartararo a conduit au-delà de ses moyens, poussant la YZR-M1 à ses limites comme lui seul a su le faire. Il suffit de regarder les résultats de Franco Morbidelli, Andrea Dovizioso, Cal Crutchlow et Valentino Rossi lui-même lors de la saison 2021. Il suffit de voir ce que le pilote niçois savait en Autriche (2e place), un circuit traditionnellement favorable aux Desmosedici, ou en La Malaisie, capable de se caler sur le podium aux prises avec une flopée de Ducatis et malgré la blessure à son doigt réparée en FP4.
Le problème de la pré-saison MotoGP
Déjà lors des dernières courses de la saison MotoGP 2021, Quartararo avait tiré à plusieurs reprises la sonnette d’alarme chez Yamaha. Le moteur du M1 n’aurait pas pu résister à la comparaison ultérieure avec des concurrents s’il n’avait pas franchi une étape décisive. Pourquoi les ingénieurs d’Iwata n’ont-ils pas répondu à son appel ? Pendant la pré-saison, ils ont rencontré un problème technique sur la spécification du moteur 2022, alors par précaution, ils ont préféré ne pas l’homologuer. Un problème de fiabilité était bien plus risqué qu’un moteur manquant de puissance. Ce n’était pas facile pour Lin Jarvis de devoir dire à Fabio que la puissance de la moto serait la même que la saison dernière. D’où le long push and pull à la table contractuelle pour le renouvellement, la sortie de Suzuki a certainement facilité la signature.
Yamaha au travail sur la M1 2023
Le champion en titre de MotoGP n’a pas manqué de parler au vitriol envers les dirigeants de Yamaha, mais il aurait pu être plus dur. Les premières assurances commencent à pleuvoir du Japon, avec l’arrivée de l’ingénieur Luca Marmorini que Quartararo a personnellement rencontré lors des essais de Misano en septembre. Le nouveau consultant a travaillé pour Ferrari et Toyota en Formule 1 et a récemment aidé Aprilia en MotoGP à rendre le nouveau moteur V4 compétitif. Après les débordements du début d’année, Fabio a commencé à encaisser des résultats importants, trois victoires et cinq podiums, même si cela n’a pas suffi face à la puissance excessive des Ducatis.
L’écart Yamaha-Ducati
Yamaha est désormais appelé à une belle épreuve de force, car il n’y aura que deux prototypes sur la grille de départ et il ne sera pas facile de combler l’écart avec les Emilian Reds en peu de temps. Il ne suffira pas de mettre la main au moteur, davantage d’investissements sont nécessaires dans le secteur de l’aérodynamique et Lin Jarvis assure que plusieurs essais en soufflerie sont en cours en Europe. « Il est peu probable que nous puissions combler complètement l’écart avec les motos les plus solides d’ici le début de la saison 2023.», a avoué le manager britannique à Speedweek.com. « Mais nous pouvons sûrement corriger les erreurs que nous avons commises en vue de la saison 2022. Nous avons commencé à travailler avec Eng. Marmorini et son groupe déjà en janvier. Nous voyons maintenant les avantages de ces changements“.