Fabio Quartararo et Yamaha ont renouvelé jusqu’à la fin de la saison MotoGP 2024, mais c’est une fiducie à durée déterminée. Avant même de confirmer son titre de champion du monde 2021, il avait demandé plus de performances au moteur de la YZR-M1, conditions que les ingénieurs d’Iwata n’avaient pu réunir lors de la précédente trêve hivernale et lors de la pré-saison 2022. D’où l’arrivée de l’ingénieur Luca Marmorini qui a immédiatement marqué de son empreinte le département moteur, même si quelques doutes subsistent après le dernier essai à Valence. Lin Jarvis ne navigue certainement pas en eaux calmes… Après tout, Valentino Rossi a déjà pointé du doigt à plusieurs reprises le département moteur.
La saison MotoGP en noir et blanc
2022 ne sera pas une année mémorable pour l’entreprise japonaise. Elle a perdu l’équipe satellite RNF et n’aura plus qu’à aligner deux prototypes lors du prochain championnat du monde. Et le champion niçois a aussi failli passer à côté, comme il l’a mis sur papier alors que la sortie de Suzuki du championnat était désormais officielle. Tête baissée et pédalant toujours à fond, il a dû s’adapter au package mis à sa disposition par Yamaha en prenant tous les risques. Jusqu’à Assen, tout semblait aller pour le mieux, il avait pris 91 points d’avance sur Pecco Bagnaia au classement. Puis la réalité, et les retards techniques, ont fait surface et Ducati a fait irruption dans les trois classements (pilotes, constructeurs et équipes), fort d’un GP Desmosedici évidemment supérieur à ses motos rivales.
Problèmes dans le département moteur
Ce n’est pas la première fois que la société Iwata doit faire face à des problèmes avec le moteur 4 cylindres en ligne. La pandémie de Covid a poussé le MotoGP à mettre en place un gel des moteurs pour les saisons 2020 et 2021. Yamaha a dû traîner le défaut de soupape, remédiant aux pénalités en termes de points au classement Constructeurs et Equipes, les techniciens du service course étant intervenus. sur la distribution, en changeant le type de vannes. Il y a déjà deux ans, Valentino Rossi avait tiré une sonnette d’alarme restée lettre morte : «Pour moi, le département moteur est le premier problème, car les performances ne sont pas excellentes et la fiabilité est également importante“. Avec la fin du gel, les ingénieurs ont rouvert le bloc d’alimentation du M1, mais encore une fois, les techniciens n’ont pas joué un rôle impeccable. Ils ont progressé en vitesse de pointe, mais ont perdu quelque chose en fiabilité, obligeant l’équipe à prendre du recul.
Ing. Marmorini dernier espoir
Impossible de continuer sur la même voie, le MotoGP n’autorise pas des erreurs similaires et vous condamne à prendre du retard. D’où la décision de s’appuyer sur un ingénieur de premier plan tel que Luca Marmorini et son équipe de techniciens italiens : «L’objectif est de faire un grand pas pour l’année prochaine», assure Lin Jarvis à Crash.net. On repart de la deuxième place de Fabio Quartararo au classement, signe que le package YZR-M1 repart sur des bases plutôt solides. Pas de révolution prévue, comme le fuitent ces derniers mois, selon lequel Yamaha était prêt à passer au V4. Avec la sortie de Suzuki de la scène, la firme Iwata reste la seule à adopter le 4 cylindres en ligne. Et il sera le seul à ne pas pouvoir se vanter d’avoir une équipe satellite, après le divorce de RNF. Le premier test de vérité aura lieu à Sepang en février prochain, date à laquelle il n’y aura plus d’excuses pour la direction de Yamaha. « Nous avons encore trois ou quatre mois pour continuer à développer et perfectionner le moteur“.
Photo : MotoGP.com