De Manuel Pecino/motosan.es
L’arrivée de Jorge Martin chez Aprilia comme pilote avec lequel ils tenteront d’attaquer un titre monopolisé ces dernières saisons par leur acharné rival Ducati, a attiré l’attention sur Maverick Viñales. D’Aprilia, ils diront probablement qu’avec Jorge et Maverick, ils ont deux pilotes avec lesquels ils peuvent aspirer à remporter le Championnat du Monde. Force est toutefois de constater que leur fer de lance sera le vice-champion du monde MotoGP et actuel leader du classement provisoire. Et depuis trois ans chez le constructeur de Noale, Vinales n’a pas encore prouvé qu’il était un prétendant au titre.
Que la moto n’était pas ou n’est pas encore prête à défier Ducati ? Probablement raté, oui, mais Vinales a vu comment, de l’autre côté de son garage, son coéquipier, Aleix Espargaro, se battait pour le titre MotoGP il y a quelques saisons jusqu’à quelques GP à disputer. Maverick Vinales n’a jamais été vu dans cette situation. Quiconque s’y connaît en moto s’accorde à dire que le talent de l’Espagnol pour piloter une moto est suprême, ayant également remporté des courses MotoGP avec trois marques différentes. Ce don ne s’est toutefois pas concrétisé en résultats en raison d’une irrégularité endémique.
L’arrivée de Jorge Martin, accompagnée d’un effort économique sans précédent de la part du groupe Piaggio, société mère d’Aprilia, est une preuve supplémentaire du statut qu’aura le pilote madrilène dans sa nouvelle équipe. Un statut que, j’imagine, Vinales attendait pour lui-même une fois qu’Aleix Espargaro aurait pris sa retraite. L’embauche d’un premier attaquant était le signe qu’ils ne lui faisaient pas confiance pour remporter le Championnat du Monde MotoGP.
Viñales toujours pilote officiel du MotoGP
Le week-end dernier au Mugello, avant d’apprendre l’arrivée de Martin chez Aprilia, Vinales a répété qu'”on verra” concernant la continuité dans l’équipe actuelle. Il laisse ainsi la porte ouverte à un nouveau dépaysement. Rappelons que Maverick est arrivé en MotoGP en 2015 avec Suzuki, avant de rejoindre l’équipe officielle Yamaha et de là l’équipe officielle Aprilia. C’est-à-dire qu’au cours de ses dix saisons en MotoGP, il a toujours couru avec le statut de pilote officiel.
Les spéculations sur l’avenir de Maverick le voient dans les rangs de l’équipe officielle Honda aux côtés de Luca Marini, en remplacement de Joan Mir. Une destination sportive très difficile en ce moment, mais on peut imaginer qu’elle s’accompagne d’un contrat bien payé, qui à 29 ans pourrait signifier ce qu’on appelle « le dernier gros contrat ». Connaissant Vinales, qui n’a jamais été un pilote qui fait passer l’argent avant l’aspect sportif, je ne le vois pas aller chez Honda pour « le salaire »… Mais qui sait, les gens changent.
Vinales, le « quatrième homme » KTM ?
L’approche, le contact, le mouvement, ou appelez cela comme vous voulez, de Viñales et KTM pour l’éventuelle liberté de mouvement dans GASGAS ont beaucoup plus de sens. Si l’on accepte le départ de Jack Miller et Augusto Fernandez de KTM en fin d’année, une de leurs RC16 est effectivement libre. Binder et Acosta en piloteront deux aux couleurs KTM, Enea Bastianini le fera avec GASGAS ou avec la marque que le groupe Pierer jugera appropriée. Vinales veut être le « quatrième homme ».
Et que disent-ils chez KTM ? Pour le moment, ils ne disent rien. Chez KTM, ceux qu’ils attendaient, qu’ils accueilleraient à bras ouverts coûte que coûte, étaient Marc Marquez ou Jorge Martin. Ils n’étaient pas non plus particulièrement intéressés par Enea Bastianini, mais l’Italien leur a été proposé à un prix de rookie. Je ne sais donc pas si KTM est intéressé à inclure un pilote ayant le profil de Vinales dans son projet. Et comme la composition actuelle de 2025 est bien couverte, on peut attendre l’évolution de la saison pour prendre une décision, pour éviter, par exemple, qu’une situation comme celle de Di Giannantonio l’an dernier ne se reproduise.
Photo : Michelin Motorsport
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