Avec huit Grands Prix et huit courses Sprint restants avant la finale du championnat MotoGP à Valence le 26 novembre, Ducati reste en pole position dans la course au titre mondial et peut même dépasser les records atteints en 2022. Parmi les huit pilotes Ducati, seuls Enea Bastianini et Fabio Di Giannantonio, blessés, ne sont pas encore montés sur le podium en 2023.
La domination de Ducati en chiffres
Le bilan de Ducati l’année dernière est impressionnant : les quatre équipes (Lenovo, Prima-Pramac, Mooney VR46 et Gresini Racing) et ses huit pilotes ont remporté douze victoires en GP, 16 pole positions et 32 podiums. Au classement final, quatre pilotes occupaient les huit premières positions. Le bilan Ducati 2023 après Misano dépasse toutes les attentes : les quatre équipes et huit pilotes ont remporté neuf victoires en douze GP. Seuls Aleix Espargaró à deux reprises sur Aprilia et Alex Rins une fois sur Honda ont interrompu la séquence triomphale. Le constructeur émilien a également remporté huit victoires dans les courses Sprint, 10 pole positions et 24 podiums. Le classement des pilotes MotoGP compte six pilotes parmi les neuf premiers avant le GP d’Inde.
Une concurrence sur pied de guerre
La domination absolue et quasiment indissoluble de Ducati, ne laissant que des miettes aux autres constructeurs. Des constructeurs comme Aprilia et KTM tentent de limiter la domination de Borgo Panigale et font pression pour de nouvelles réglementations. Massimo Rivola, PDG d’Aprilia Racing, souhaiterait, entre autres, que chaque usine comptant quatre équipes et huit pilotes sur la grille (par exemple Ducati) ait moins de jours d’essais à l’avenir. En fait, il préférerait que chaque constructeur ne dispose pas de plus de six prototypes sur le terrain.
Des idées qui ne sont évidemment pas populaires dans le milieu émilien, étant donné que la réglementation actuelle ne prévoit pas de telles restrictions. « Il faut donc laisser certaines équipes à Massimo Rivola… », a déclaré la directrice générale Gigi Dall’Igna à Speedweek.com. « Je ne vois aucun problème. Tout le monde se plaint du fait que nous avons quatre équipes, mais que nous fonctionnons dans un marché libre. Nous ne donnons pas de motos, nous satisfaisons une demande. Lorsque nous n’étions pas compétitifs, la demande de motos Desmosedici était limitée. De plus, Honda et Yamaha ont toujours équipé un grand nombre d’équipes clientes et de pilotes par le passé et personne ne s’en est jamais plaint.« .
Le changement de réglementation
Les hommes de Ducati n’ont jamais demandé de changement dans la réglementation, mais ils se sont adaptés de la meilleure façon, envahissant même ces zones grises réglementaires qui leur permettaient de risquer de nouvelles innovations aérodynamiques révolutionnaires pour le MotoGP. Il suffit de penser aux winglets, aux dispositifs de trous avant et arrière, à la « cuillère » sur la roue arrière, aux spoilers arrière, etc. « Je n’ai jamais demandé de changement de règles dans la catégorie MotoGP. J’étudie le règlement technique puis je construis les vélos« . L’ingénieur vénitien de 57 ans a montré qu’il avait toujours une longueur d’avance sur la concurrence. Ce n’est certainement pas un hasard si Honda tente d’embaucher le grand stratège vénitien…
Photo : Ducati Corse