Le premier jour d’essais libres à Buriram voit le retour d’un vétéran comme Danilo Petrucci, adoré dans le paddock MotoGP et par les fans du monde entier. De janvier à aujourd’hui, sa carrière s’apparente à une « odyssée » héroïque qui est partie du désert d’Arabie avec le Dakarn, jusqu’aux interminables plaines américaines pour MotoAmerica, où il a terminé à la deuxième place. Même pas le temps de métaboliser la fin du défi en Alabama que son manager Alberto Vergani lui a réservé un billet pour la Thaïlande, Suzuki l’attendait, qui a retenté après avoir raté la poignée de main à Misano.
Le voyage des USA à Bangkok
Danilo Petrucci a été appelé par Livio Suppo pour remplacer Joan Mir, blessé après sa chute au Red Bull Ring en août. Le pilote de Terni raconte ce qui s’est passé lors du dernier week-end de MotoAmerica, une étape décisive pour attribuer le titre de superbike. “Alberto Vergani m’avait prévenu avant la course, puisque j’avais perdu je me suis dit ‘j’y vais’. Lundi à 6h du matin je suis parti d’Atlanta, j’ai envoyé mon frère et sa copine en Italie chercher les costumes… Je suis arrivé en Thaïlande mercredi après-midi et les costumes sont arrivés ce matin, tout était parfait. Suzuki est cool, je n’ai pas de mots pour expliquer à quel point je suis heureux de rouler sur ce vélo“.
Petrucci retrouve le goût du MotoGP
Au classement combiné de vendredi, il est dernier avec plus de 2 secondes de retard sur le meilleur tour de Johann Zarco, mais il a une belle marge de progression en vue des qualifications. Habitué aux moteurs V$, ça ne lui a pas coûté trop cher de s’acclimater à une GSX-RR avec le quatre cylindres en ligne, il a dû modifier le freinage et autres détails de style, mais l’entente a été tout de suite parfaite :”Je me suis tout de suite senti à l’aise. Dommage qu’en FP2 j’ai attrapé deux drapeaux jaunes puis j’ai touché le vert. Je suis en colère, mais heureux car nous sommes proches… Si j’avais piloté cette moto l’année dernière, je n’aurais pas quitté le MotoGP. C’est la première fois que je conduis une moto japonaise, donc la position de conduite et l’ergonomie sont très différentes. Dommage que je n’ai pas d’argent, sinon j’en achèterais un (balade)”.
L’avenir reste à décider
Ce n’est pas le résultat qui compte, mais le chemin parcouru pour en arriver là. 2022 sera une année à encadrer pour Danilo Petrucci, héros des trois mondes avec trois marques différentes. “Quand on me demandera où j’ai couru en 2022, j’aurai du mal à répondre. Je suis très reconnaissant envers KTM, Ducati et Suzuki, j’ai eu le privilège de piloter leurs meilleures motos. L’année dernière, je n’ai pas beaucoup apprécié, alors que cette année, j’ai changé d’attitude et c’est un beau cadeau du monde de la moto d’aujourd’hui.“.
En novembre dernier, il a quitté le paddock MotoGP non sans amertume, mais il a su mettre le chapitre KTM derrière lui et trouver de nouvelles impulsions. “L’année prochaine, je ne sais pas ce que je vais faire, car je ne savais pas ce que j’allais faire en 2022, puis toutes ces options se sont présentées. Je ne ferai pas le Dakar. Préparer 2024 est une option, j’aimerais bien le faire, c’est une aventure qui est restée dans mon cœur et qui offre des sensations que l’on peut difficilement ressentir normalement à moto. J’ai des offres mais je n’ai pas encore décidé“.
La joie de Livio Suppo
Satisfaction au sein de l’équipe Suzuki qui, à quatre courses de quitter le championnat MotoGP, savoure de petites mais grandes satisfactions. Le chef d’équipe Livio Suppo a poussé fort pour obtenir Petrucci sur la Suzuki et, après avoir raté l’assaut pour le GP de Misano, il a finalement atteint son objectif. “J’aime beaucoup Danilo, je me souviens quand il avait du mal avec Aprilia, dans une course en Allemagne il est allé très vite et j’ai dit à Paolo Campinoti que cette fille aurait une carrière… Ensuite elle a eu une belle carrière chez Ducati. Si tu aimes la moto, tu ne peux pas m’empêcher d’aimer Petrucci, il est arrivé en MotoGP avec un passé différent des autres pilotes, il a gagné des courses, en plus c’est quelqu’un de bien, il est aussi allé vite sur le Dakar. Merci à Ducati – a conclu le manager piémontais – pour lui avoir permis d’être ici“.
Photo : MotoGP.com