Alex Rins a accompli un petit chef-d’œuvre au Texas, brisant le monopole Marc Marquez-Honda et remportant sa première course MotoGP sur la RC213V. Un objectif inattendu même si les premiers symptômes étaient déjà visibles depuis un certain temps, l’ancien pilote Suzuki se montrant d’emblée plus réactif que Joan Mir dans l’acclimatation à ce prototype. Depuis un certain temps, cela suscite des plaintes concernant les mises à jour, mais comme l’explique Lucio Cecchinello, c’est peut-être une bonne chose de ne pas tout recevoir immédiatement.
Le HRC revient pour gagner en MotoGP
Avant de se rendre à Jerez, Alex Rins s’est entretenu avec Motogp.com pour analyser la situation dans son usine après son podium Sprint et sa victoire en course. Un résultat qui l’a propulsé à la troisième place du classement général, à 17 points du leader Marco Bezzecchi, injectant une bonne dose de moral au HRC et à son équipe LCR. « Ce résultat nous donne de la force, pas seulement pour moi, mais je pense pour tout le monde chez Honda. Nous avons montré que nous pouvions le faire. Nous savions déjà depuis le début que ce serait une saison difficile, car cela faisait six ans que je travaillais chez le même constructeur. (Suzuki) et le changement était grand. C’est un moteur différent, je dois améliorer ma façon de gérer la puissance, l’électronique…“.
Les faiblesses du RC-V
Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais la Honda RC-V a un bon potentiel qui doit encore se développer. « Nous devons juste corriger certaines faiblesses. Par exemple l’aérodynamisme et aussi le grip, en sortie de virage on perd quelques dixièmes. Nous devons mieux comprendre ce vélo, continuer à travailler et à nous améliorer“. Pour ce faire, nous avons également besoin d’un changement de philosophie de la part du top management du HRC, qui devrait faire davantage confiance aux retours d’Alex Rins. « Ils devraient développer un vélo qui n’est pas réservé à un seul cycliste. Je ne veux pas dire qu’ils ne travaillent que pour Marc, on verra s’ils tiennent compte de nos conseils“.
Le titre est-il impossible ?
Le vrai point faible de ce prototype reste la phase d’accélération, tous les pilotes s’accordent sur ce handicap et d’une certaine manière il y a beaucoup de collaboration. Cependant, le MotoGP reste un sport individualiste où chacun essaie d’apporter de l’eau à son moulin. « Nous devons travailler ensemble. C’est vrai que je veux construire ma base pour gagner, Marc voudra construire la sienne, Mir la sienne, ‘Taka’ aussi… Mais il faut rester ensemble pour développer cette moto, pour faire de Honda une moto gagnante“.
Ce qui s’est passé au Texas ne change pas le statu quo et pour le moment il n’est pas réaliste de penser à aspirer à la Coupe du monde. Sans oublier qu’un cheval pur-sang comme Marc Marquez peut toujours mentir… »Pour gagner un titre, il faut tout contrôler dès le départ», conclut Alex Rins. « Même si on améliore le vélo, c’est trop tard maintenant“.