Ce fut une première partie de saison faite de hauts et de bas pour Alessio Finello. C’est la deuxième année en MotoE pour le pilote turinois Felo Gresini Racing, mais il n’a toujours pas trouvé le bon endroit pour son objectif. Il y a eu quelques erreurs, mais Finello commente surtout avec satisfaction la deuxième course de la dernière manche à Assen, point de départ après la pause de cinq semaines pour le championnat électrique. Il a hâte de repartir, mais en attendant il va profiter de cette période pour se préparer au mieux : en deuxième partie de saison il veut faire beaucoup plus. Quel est le jugement global des quatre premiers tours ? Ceci et plus encore dans notre interview, voici ce qu’il nous a dit.
Alessio Finello, que penses-tu de ta première partie de saison ?
Comment dire… Un budget équilibré ! [risata] A mon avis, nous avons bien commencé au Mans. Au Mugello, nous étions très compétitifs, notamment lors des essais libres et des chronos, mais malheureusement je ne me suis pas concrétisé. En Course 1 j’ai fait une erreur, je porte la responsabilité du résultat car on méritait beaucoup plus, alors qu’en Course 2 il pleuvait vraiment fort et il n’en faut rien pour tomber… Ça m’est arrivé.
Puis Sachsenring et Assen suivent.
En Allemagne c’était beaucoup plus compliqué, disons que j’ai retenu la leçon. J’ai eu du mal, je me suis un peu démoralisé dès la première séance et j’ai porté ce « moment négatif » avec moi jusqu’aux courses. Nous avons réussi à prendre deux points mais je n’étais pas satisfait, je ne me sentais pas bien. A Assen, j’ai voulu reprendre le travail laissé au Mugello, avec conviction, et la vitesse est revenue. Nous allons tous très vite, mais l’écart s’est encore réduit et surtout dans la Course 2, j’ai considérablement amélioré tant en termes de temps au tour que de rythme de course. Ça rend la trêve un peu plus détendue, en fait je pense déjà à la prochaine course !
Alessio Finello, votre objectif pour la saison est le top 10 constant. Qu’est-ce qui a manqué jusqu’à présent ?
Le résultat est proche, clairement je veux être dans le top 10 et non sur la touche. Au Mugello, j’ai été laissé de côté par 1-2 dixièmes, à Assen encore une fois c’était une question de dixièmes. Nous sommes toujours là sur le bord, je dois simplement franchir cette étape supplémentaire et aller plus loin depuis FP1, ne pas courir après. Je me suis déjà amélioré, mais ce n’est toujours pas suffisant.
La météo irrégulière dans certains tours n’a pas aidé. Comment as-tu géré cela?
A présent, nous avons vu toutes les conditions ! Les cartes se mélangent beaucoup dans une course humide : pour moi, je dois chasser, c’est comme si c’était une chance de plus, alors j’essaie d’en profiter. De toute évidence, pousser l’erreur est au coin de la rue, même en seulement 7 tours, comme cela s’est produit au Mugello. Le côté positif, c’est que j’étais en milieu de peloton, à me battre pour la septième position. Au Sachsenring, compte tenu du premier tour mi-temps, j’ai dû gérer d’une manière différente : c’était une nouvelle piste, mais ça ne servait à rien de pousser et de risquer de compromettre tout le week-end peut-être à cause d’un crash en FP1.
Alessio Finello, avoir peu de temps sur la piste n’aide pas non plus.
Certes, avec des manches comme pour Moto3 et Moto2, ce serait plus facile. Tu as le temps d’apprendre et mentalement tu es plus serein, à la place deux séances de 15 minutes, puis les qualifications tout de suite, le lendemain des courses… Peut-être sur une piste pas complètement sèche, puis complètement mouillée. C’est compliqué, ce sont des week-ends mentalement stressants, mais vous apprenez la leçon.
Que considérez-vous comme votre meilleure course jusqu’à présent et quelle est votre pire ?
Disons que je n’ai pas trop aimé les courses du Sachsenring. J’ai pris la mauvaise approche, mais je ne me sentais même pas bien sur la selle : c’est ce qui m’a vraiment déprimé. Il y a aussi deux courses qui m’ont le plus plu : la Course 2 au Mans et la Course 2 à Assen. Le premier parce que nous avons réussi à faire un pas en avant par rapport aux essais, le second parce que je suis revenu vite après le week-end au Sachsenring.
Comment était l’ambiance au Mugello cette année ?
Savoir qu’il faut courir au Mugello donne un boost incroyable, j’avais hâte ! C’était agréable de revoir suffisamment de monde dans les tribunes et sur les pelouses, cela signifie qu’il y a à nouveau ce public italien qui apprécie la course et les bonnes choses que nous faisons dans les différentes catégories. Dire même s’il y a vraiment beaucoup d’Italiens dans chaque classe, cela montre bien que notre niveau est élevé. Mais le Mugello est un circuit incroyable, dommage pour la Course 2 car nous allions dans le bon sens et j’étais vraiment motivé.
Alessio Finello, pensez-vous que le facteur public dépend aussi du prix des billets ? On en a parlé à maintes reprises.
Non seulement que. On a vu la différence avec les autres circuits en termes d’animations hors courses. Ainsi, les gens viennent vivre un week-end différent. Le prix du billet peut également être un peu élevé, mais si vous construisez le supplément autour du circuit, cela en vaut la peine. Sinon tu regardes le libre et ensuite tu cuisines au soleil car tu as du temps libre, sans rien faire. Le GP de Misano implique toute la Riviera romagnole, essentiellement tout est à l’arrêt au Mugello. Vous devez apprendre à créer une atmosphère de divertissement qui attire plus de monde.
Il y a maintenant cinq semaines de congé pour MotoE. Quels sont les programmes ?
Je descends avec le van et la moto chez Matteo [Ferrari], nous faisons au moins 4-5 jours ensemble pour l’entraînement et les loisirs. S’entraîner ensemble est toujours un grand avantage pour moi, en plus c’est mon coéquipier et il est fort, donc c’est une motivation supplémentaire pour m’améliorer. Je vais aussi faire quelques jours à la plage, mais surtout je parle à quelqu’un du CIV de faire la course de nuit : je pense qu’il pourrait se passer quelque chose, j’aimerais bien.
Une pause aussi longue dans un championnat casse-t-elle le rythme ?
A mon avis non. Évidemment, ça aurait été mieux si ça avait été un peu plus court, mais au final on s’entraîne et on reste toujours sur la bonne voie. Une pause comme celle-ci peut alors aussi vous ressourcer, vous avez hâte de reprendre la piste pour aller plus vite. Il faut dire aussi que nous avons fait trois semaines de compétitions consécutives… Vous vous détendez, mais je serai certainement de ceux qui continueront à s’entraîner davantage.
Photo: Team MotoE FELO Gresini Racing