Maintenant que nous y sommes, le JuniorGP 2024 commence également. L’équipe Ciatti-Boscoscuro renouvelle le défi du Championnat d’Europe Moto2 avec la confirmation d’Alberto Surra et du nouveau venu Mattia Casadei aux ambitions claires. Nous partons de Misano, donc un événement spécial pour les équipes, pilotes et constructeurs italiens, qui commencent la saison chez eux. Invité spécial Mattia Pasini, déjà présent dans les tests effectués par l’équipe, mais cette fois uniquement sur piste lors des essais libres de jeudi et vendredi. Nous avons fait le point avec Valerio Sbarra, directeur sportif du Team Ciatti-Boscoscuro, qui travaille dans le monde des courses automobiles depuis environ 30 ans.
Les débuts ont eu lieu dans les années 90 avec Christian Lundberg et une de leurs équipes, partant de Sport Production et arrivant en 125 : des coureurs comme Bautista, Pasini, Barbera, pour n’en nommer que quelques-uns, sont passés par eux. En 2008 les chemins se séparent, en 2010 Sbarra rencontre la famille Ciatti et depuis lors il est directeur sportif de l’équipe, formant de nombreux noms (quelques exemples sont Bastianini, Gardner, Montella, Aldeguer ou Lopez) actuellement actifs au niveau mondial, que ce soit en MotoGP. ou WorldSBK. Il ne faut pas non plus oublier qu’il s’agissait d’équipes juniors d’abord pour la structure de Fausto Gresini, puis brièvement pour Forward Racing, et enfin le début de la collaboration qui a débuté en 2018 avec Boscoscuro.
Valerio Sbarra, une confirmation et un nouveau visage pour le Championnat d’Europe Moto2 2024.
Nous avons de grandes attentes et responsabilités, mais nous ne voulons pas les transformer en grande pression. Surra est notre confirmation et, si l’on regarde la 3ème place de l’année dernière et que les deux premiers se sont qualifiés pour le Championnat du Monde… Sur le papier, il fait partie des favoris, il y a peu de choses à discuter. Aux côtés d’Alberto, il y aura ensuite Mattia Casadei, champion du monde MotoE. Disons que nous avons une programmation de premier ordre.
Comment avez-vous vu la croissance d’Alberto Surra au cours de la saison 2023 ?
C’était une croissance naturelle, comme celle qu’Alonso Lopez a dû faire. C’était un garçon issu du Moto3, qui a donc dû lutter pour piloter une moto plus puissante, en adaptant également sa préparation athlétique et son style de pilotage en conséquence.
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Mattia Casadei, quant à lui, sera un rookie du Championnat d’Europe Moto2.
L’année dernière, il a effectué quelques remplacements dans le Championnat du Monde Moto2, malheureusement il a eu quelques problèmes de toutes sortes et à notre avis, il n’a pas pu s’exprimer. Dans les tests que nous avons effectués, nous avons vu que Mattia a un grand potentiel, il doit encore apprendre certaines choses mais il peut certainement bien faire.
Au niveau de l’équipe, comment arrive-t-on au départ ?
Techniquement, nous sommes en bonne forme, Boscoscuro a un produit compétitif et nous sommes la seule équipe CEV qui a une relation véritablement directe avec l’usine. Nous pouvons nous appeler « l’équipe junior », le matériel est pratiquement le même. Notre tâche, notre philosophie est également de former les enfants et de les mettre en mesure de réellement démontrer leur valeur, afin que le pilote lui-même s’en rende compte. Il doit nous laisser avec la conviction que le résultat qu’il a obtenu représente son niveau de compétitivité.
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Vous avez déjà réalisé quelques tests, comment se sont-ils déroulés ?
Nous avons fait deux jours à Vallelunga il y a trois semaines, il y a deux semaines nous étions de nouveau à Misano pour deux jours. Mattia en particulier, qui n’avait jamais essayé le Boscoscuro, était très heureux. Cette année, il y a la grande variable des nouveaux pneus Pirelli : nous sommes confrontés à un pneu plus performant en termes d’adhérence et de performance pure, mais il a une durée de vie plus courte et une baisse plus importante par rapport aux Dunlop. Il y a quelques difficultés à gérer la plage de température optimale pour que ces pneus fonctionnent correctement, c’est pourquoi nous avons dû travailler sur divers détails. Cependant, nos courses sont plus courtes que celles du Championnat du Monde, donc nous devrions moins souffrir.
Première étape de l’année à Misano, y a-t-il un peu plus de pression ?
Un peu oui, mais on essaie de transformer la pression en stimulus. Je pense que c’est un avantage pour nos deux gars de pouvoir gérer ce problème : au lieu de ressentir la pression, ils profiteront du fait d’être chez eux et de bien connaître la piste. Au final, ce qui compte le plus, c’est la préparation, le talent, bien faire les choses. Ils ont le potentiel pour être devant les deux, nous nous y attendons.