Cette fois c’est vrai, voici le premier podium JuniorGP. Luca Lunetta, protagoniste attendu cette année, a réussi à se débloquer ce week-end à Valence en prenant une 3e place en Course 1 et en ratant d’un rien le rappel de la Course 2. Le pilote AC Racing est conscient qu’il reste encore quelque chose à régler, mais ce premier résultat important en course est une belle injection de confiance pour Lunetta. Ainsi qu’une poussée supplémentaire pour grimper de plus en plus haut, en jouant constamment dans les zones supérieures, comme en témoigne également l’actuelle troisième place du championnat. Nous avons eu notre interview nous parler du week-end au Circuit Ricardo Tormo.
Luca Lunetta, enfin le premier vrai podium en JuniorGP !
Nous avons réussi, c’est une immense satisfaction ! Il y a beaucoup de travail derrière, non seulement de ma part mais de toute l’équipe. Ensuite, il y a beaucoup de sacrifices de la part de ma famille, de mes sponsors, de la Fédération… Beaucoup de gens derrière qui y ont toujours cru, et moi aussi depuis longtemps. Atteindre ce podium était très agréable ! Maintenant, il faut rester concentré, il y a encore un petit quelque chose à améliorer pour être encore plus compétitif et jouer toutes les courses à venir.
En regardant vos deux courses à Valence : un bon coup au départ, mais ensuite il y a eu quelques problèmes supplémentaires.
Je suis parti d’une bonne position sur la grille, le départ est très bon pour moi cette année, je ne sais pas pourquoi ! Mais c’est vrai qu’il manque un peu de rythme dans les premiers tours, on a un peu galéré dans les deux courses. C’est peut-être quelque chose sur lequel nous devons travailler pour Jerez. Cependant, je suis d’avis que moi et la moto devons nous améliorer, ce qui peut être encore plus performant en accélération en sortie de virage. Après tout, je ne peux rien dire, l’équipe a fait un travail incroyable et nous étions dans les premières places dès les premiers essais libres.
Luca Lunetta, que pensez-vous avoir manqué ?
Dans les premiers tours, je dois être plus réactif. C’est un championnat du monde junior et ils sont tous forts dès le premier virage du premier tour, ça m’a toujours un peu manqué. Je dois travailler dessus pour être prêt pour Jerez.
Résumons votre week-end, en commençant par les essais libres.
Dès les premiers essais libres, je me suis senti très à l’aise avec la moto, d’ailleurs j’ai tout de suite réalisé de bons chronos. Quand on part du bon pied tout est beaucoup plus facile, il faut toujours limer un peu mais on ne part pas d’un grand écart. Nous avons fait une évolution continue, vendredi j’ai fait 3e et 5e aux essais officiels, puis samedi matin aux essais libres valables pour la Q2 directe j’ai fait 4e, enfin 3e aux qualifications. C’était difficile de faire mieux que ça, face à des motos qui vont très vite dans ce championnat et qui ont quelque chose de plus que nous. Un écart à combler en termes de pilotage, mais nous ne nous en plaindrons certainement pas : nous sommes troisièmes du championnat devant des pilotes solides et des équipes importantes. Un début positif.
On se rappelle que l’année dernière tu as couru avec une moto encore moins mise à jour, pourtant tu t’es bien montré, non ?
Oui, disons que j’ai l’habitude ! C’est une situation que nous avons vécue et qui ne me fait pas du tout peur. Je suis sûr que nous pourrons obtenir bien d’autres satisfactions au cours de l’année.
En vue des qualifications : pole position à Estoril, 3e à Jerez. Pas mal, non ?
En qualifications, nous parvenons toujours à faire un excellent travail. C’est grâce à Nico Ferreira [SPN Riders Academy, ndr] que nous parvenons à faire certaines stratégies qui vont toujours réussir. Nous profitons de ces premiers rangs ! Maintenant, nous devons régler ces deux choses au début des courses et nous serons toujours là pour jouer pour la victoire.
Luca Lunetta, vous êtes désormais sur le podium. À quel point êtes-vous proche de la victoire ?
Je pense que c’est très proche. Au combat ensuite je me considère comme quelqu’un de très fort, agressif mais toujours dans les limites, quand je me retrouve à jouer la course dans le groupe je peux toujours attaquer au bon moment. Dès que nous réglerons les détails, nous serons avec les leaders jusqu’au dernier tour. Tôt ou tard viendra cette victoire que nous méritons tant !

Le podium en Course 1, alors qu’en Course 2, après l’accident de Carraro-Bartolini, vous l’avez raté de 90 centimes.
Oui, en fait ça me dérange encore un peu. Ensuite j’avais étudié le dernier tour, j’avais tout bien calculé. C’est la même attaque que j’ai faite sur Roulstone en Course 1, en réussissant à freiner fort dans un virage où je suis très à l’aise. Sauf qu’en Course 2 la température en général était plus élevée et les pneus s’usaient davantage. Au freinage donc, la moto bougeait toujours un peu plus. Quand j’ai lancé l’attaque, je n’ai pas pu bien fermer le virage, j’ai été un peu long, et Carpe m’a croisé en sortant du virage, prenant le podium. C’est toute l’expérience qui servira pour l’avenir.
Luca Lunetta, quels sont les coureurs à surveiller ? Sauf bien sûr Piqueras, de retour du doublé.
Piqueras est l’homme à battre cette année. Il est très en forme, même en Rookies Cup, il fait un super championnat. Il faut essayer de mettre les roues devant lui le plus vite possible, pour l’intimider un peu ! Ensuite, il y a les gars d’Aspar, Carraro et Esteban, qui vont encore très vite. Ils ont eu de la malchance, mais ils sont toujours devant. A mon avis ce sont eux qu’il faut surveiller.
Et les Italiens ? En plus de Carraro, dont vous avez déjà parlé.
Je vois aussi Elia Bartolini en forme, mais il a eu des hauts et des bas, je ne le vois toujours pas comme un compétiteur à 100 %. Ensuite, il y a Morosi, qui s’en sort très bien et qui a fait un grand pas par rapport à l’an dernier. Disons qu’en JuniorGP on est pas mal d’Italiens forts et c’est très sympa ! Ensuite, être le premier Italien au classement me rend fier.
Comment voyez-vous votre coéquipier, Cesare Tiezzi ? Comment allez-vous?
Il a eu un peu de malchance, en qualifications il a sauvé un highside, mais il s’est blessé au poignet et cela a mis en péril son week-end. Mais lui aussi grandit rapidement, il a fait un grand pas en avant depuis Estoril et je le vois fort. On s’entend bien, il y a une belle harmonie dans le garage et on s’entraide. A mon avis, il sera dans le top 10 dès le milieu du championnat et on pourra encore plus s’entraider.
Mais le coéquipier est toujours le premier adversaire, n’est-ce pas ?
C’est ce qu’on dit toujours, mais au final, un coéquipier est toujours meilleur qu’un autre pilote. Ensuite, j’essaie toujours de l’aider du mieux que je peux, nous avons fait un très bon travail d’équipe, notamment lors des qualifications pour la Q2. J’ai réglé le temps et ensuite nous avons tourné ensemble, je le poussais, mais malheureusement il n’est pas allé directement en Q2 pendant quelques dixièmes. Puis en Q1, il s’est blessé… Mais je le vois aussi.
Luca Lunetta, dans deux semaines, c’est le tour de Jerez. Quels sont les projets d’ici là ?
Samedi prochain c’est mon anniversaire ! Vendredi, je partirai pour Malaga, je m’entraînerai quelques jours à l’Académie de Nico Ferreira avec d’autres gars et j’y fêterai mon anniversaire. Nous allons nous préparer autant que possible pour Jerez.
Circuit de Jerez que vous aimez ou pas ? Quels sont les objectifs ?
C’est un circuit très important pour moi, j’ai fait mon premier podium ici en Rookies Cup l’année dernière et j’étais aussi fort en JuniorGP. C’est un morceau que j’aime beaucoup, j’en attends beaucoup ! Là aussi on aura pour objectif d’être toujours devant et de ramener beaucoup de points, c’est l’objectif principal. Il faut essayer de ne pas faire d’erreur, un zéro pèse lourd en championnat. Si vous ne pouvez pas monter sur le podium, 4e-5e vaut mieux qu’une chute ou une perte stupide de positions. Si nous sommes à 100%, en revanche, il faut attaquer !