Après les excellents signaux des tests, première confirmation à Misano entre le CIV et le WEC. Joséphine Bruno n’aurait pas pu mieux débuter sa saison de course, cette année encore sous les couleurs de Gradara Corse, avec qui elle avait déjà couru par le passé. La pilote de Varese (qui aura 16 ans le 20 avril) a dominé le drapeau tricolore rose d’abord avec la pole puis avec le triomphe en course, alors qu’au Championnat d’Europe elle n’a perdu que contre Natalia Rivera.
Toujours au cours du même week-end, Bruno a également participé à une wild card en Supersport 300 : 16e de la Course 1, mais n’a pas pu participer à la Course 2 en raison d’un problème électrique. Toute l’expérience pour « Joy », une très jeune talent italienne (elle et Elisabetta Monti ont été les premières filles à entrer dans le programme FMI) mais déjà considérée depuis un certain temps comme l’une des promesses les plus intéressantes du motocyclisme féminin.
Joséphine Bruno, où commence votre « histoire de la moto » ?
Je fais de la course depuis que j’ai plus ou moins 5 ans, mon père faisait aussi de la moto alors quand j’étais petit, il m’emmenait en minibike. J’ai commencé comme ça, puis avec le MiniGP et les pitbikes, jusqu’à ce qu’en 2019 je remporte mon premier championnat chez Motoestate, catégorie MiniGP, que j’ai remporté.
Suit ensuite le passage au Championnat italien.
J’ai fait du PreMoto3 au CIV pour passer aux « grandes pistes ». En 2022, je suis parti avec Gradara Corse, ensemble nous avons fait le WEC et j’ai terminé quatrième, sautant la première course en raison des limites d’âge. L’année dernière, je suis revenu chez PreMoto3, mais ça ne s’est pas très bien passé, et cette année je suis revenu avec Gradara Corse.
Joséphine Bruno, comment est né cet accord ?
Mon objectif était de faire du Moto3, mais je n’avais pas le budget. Avec la Fédération, nous avons décidé de faire le CIV féminin et l’accord a été trouvé avec elles.
Vous avez participé à des championnats féminins et mixtes. Quelles sont les plus grandes différences ?
Chez les hommes, tout le monde est plus ou moins au même niveau de compétitivité. Chez les filles, c’est encore un mouvement en pleine croissance, nous y reviendrons plus tard.
À Misano, avec le CIV Femminile, vous avez participé à une wild card en Supersport 300. Double défi le même week-end, comment ça s’est passé ?
Au final, la moto était celle du WEC mais je n’avais jamais couru en 300. C’était un défi, mais au final ça ne s’est pas si mal passé. Tout le monde a commencé vite tout de suite, il y avait aussi des coureurs très expérimentés, alors que j’ai dû apprendre vite.
Joséphine Bruno, que pensez-vous de cette plus grande attention portée au motocyclisme féminin ?
C’est encore quelque chose de nouveau pour les femmes. Il s’agit encore d’un sport majoritairement masculin, c’est pourquoi rares sont les filles qui commencent à faire de la moto dès leur enfance et commencer tard est de plus en plus difficile. Même un homme, s’il commençait à 18 ans, aurait plus de difficultés. À l’heure actuelle, tout le monde commence très tôt : regardons Pedro Acosta, qui est en MotoGP à 19 ans et qui roule depuis l’âge de 2 ans.
Vous êtes très jeune, mais vous êtes déjà considéré comme un talent à surveiller. Comment le vis-tu ? Quels sont les objectifs saisonniers ?
Cela me met un peu de pression, mais cela ne m’affecte pas. Vous devez toujours avoir des attentes élevées et viser le maximum. L’objectif de la saison n’est qu’un : gagner !