En archive le deuxième tour de la Rookies Cup pour Guido Pini. Un rendez-vous à Jerez entre des notes positives et aussi quelques reproches personnels. Sur tout l’incident de la Course 2, dicté par l’envie de bien faire mais aussi par trop d’enthousiasme, comme Pini lui-même l’a avoué. Cependant, rappelons que c’est un rookie, il doit encore s’adapter à la KTM RC 250 R et au championnat en général. Dès demain, cependant, il tournera immédiatement la page, alors que commence la défense du titre ETC conquis l’an dernier. Ça recommence toujours avec AC Racing, flanqué des rookies Giulio Pugliese et Edoardo Bertola. On l’a entendu avant le départ d’Estoril, voici ce qu’il nous a dit.
Guido Pini, parlez-nous du week-end dernier à Jerez.
En FP1 vendredi, j’ai en fait très, très bien fait, j’ai été immédiatement le plus rapide. J’ai terminé deuxième, mais pendant la majeure partie de la session, j’étais premier. En EL2, en revanche, ça ne s’est pas très bien passé, mais j’étais satisfait de la première séance, donc j’étais serein pour les qualifications. Je l’ai presque fait jusqu’au dernier tour, quand j’ai touché le green et ils ont annulé le tour, sinon j’étais 5ème. Disons que j’ai dû recommencer par derrière !
Puis c’est au tour des deux courses.
Dans la Course 1, à cause de mon erreur, j’ai failli prendre le dessus. Le groupe s’est séparé et à partir de là, il a été difficile de récupérer, j’ai donc terminé huitième. Dans la Course 2, en revanche, j’ai pris un bien meilleur départ, j’étais tout de suite à l’attaque pour ne pas laisser s’échapper les leaders. En réalité c’était un peu parti, j’essayais de récupérer, jusqu’au virage 6 un autre pilote m’a dépassé et m’a pris un peu de temps, puis un autre pilote s’est glissé aussi. J’ai essayé de les dépasser à nouveau, mais je suis tombé.
Selon vous, quelle a été votre erreur ?
Il fallait peut-être un peu plus de tranquillité d’esprit, puisque ce n’est que la première année. Trop d’enthousiasme, beaucoup m’ont dit. Une 4ème ou 5ème place suffisait pour obtenir un bon résultat. Mais quand on les voit devant, il n’est jamais facile d’« abandonner ». Mais une 5e place au lieu d’un accident vous aide certainement à grandir, alors peut-être que la prochaine course vous finirez 4e et monterez de plus en plus haut. Nous avons besoin d’une croissance progressive, ce que tous les jeunes recrues ont fait. Sauf pour Rueda, qui était déjà assez grand, avec de nombreuses années d’expérience en Moto3. Ce n’est pas naturel, mais c’est peut-être plus facile d’être mieux préparé que quelqu’un qui fait du Talent.
Juste une question d’enthousiasme ou peut-être que quelque chose d’autre n’a pas fonctionné comme vous le pensiez ?
Tout le week-end, j’ai frappé beaucoup, beaucoup de greens. Même en qualifications, c’est pour ça que je ne suis pas parti 5e, sinon tout aurait été plus simple. C’est une des choses que je dois améliorer, mais je dois dire que même dans le JuniorGP, il m’est arrivé de prendre des greens jeudi ou vendredi. Mais ensuite en course j’en prends très peu. Pendant les qualifications, cependant, il faut un tour parfait, donc je dois apprendre à rester à l’intérieur de la piste autant que possible.
Se pourrait-il que vous deviez encore vous adapter à la KTM ?
Oui, ça va. C’est une moto difficile, nouvelle, très différente de celle de l’ETC, même les pneus font beaucoup. C’est un ensemble de nouvelles choses, jusqu’à ce que vous vous y habituiez, ce n’est pas facile. Pour ceux qui sont déjà en deuxième année c’est évidemment différent, peut-être que l’année dernière il y en avait encore plus en première année. Cette année il y a Piqueras, Maximo [Martinez Quiles] qui font leur deuxième année, aussi dans le deuxième groupe il y a des gars avec de l’expérience. Course après course, nous devrons essayer de nous améliorer.
Guido Pini, vous voyez-vous déjà amélioré par rapport à vos débuts à Portimao ?
Au final ce n’est que cinq manches de plus, on ne roule pas beaucoup en Rookies Cup, des choses que j’ai améliorées… Je ne peux toujours pas dire, peut-être que je me sens toujours mieux sur la moto. Mais pas tellement pour dire qu’il y a eu un changement très différent.
La prochaine manche du championnat aura lieu au Mans, comment le voyez-vous ?
C’est une piste que presque personne ne connaît, là on verra le vrai potentiel. Jerez et Portimao sont des pistes que nous faisons depuis un certain temps, je le fais depuis au moins 2-3 ans, donc nous les connaissons assez bien. L’adaptation dès le départ sera importante, étant donné qu’il n’y a que deux essais libres et une qualification, après on verra en course.
Presque personne ne la connaît, donc elle peut battre les cartes, n’est-ce pas ?
Il peut changer les choses et me donner un coup de main, même dans le sens négatif si peut-être que je n’aime pas la piste… Mais bon, espérons qu’on s’en sorte bien !
Tu es entré dans une période de feu, après trois autres événements consécutifs à Jerez entre l’ETC et la Rookies Cup, comment gères-tu ça en ce moment ?
Pour l’instant je suis en formation à Malaga. Cela signifie en gros deux jours : j’ai fini dimanche, je suis arrivé lundi, je pars déjà aujourd’hui. Je resterai certainement ici jusqu’à Valence [ETC, 21/05, ndr]puis il y a une semaine de congé, après quoi nous recommençons avec deux autres événements consécutifs, l’ETC à Jerez et la Rookies Cup au Mugello.
Commentaire : comment s’est passé le MotoGP à Jerez ?
J’étais sur le côté de la piste, le père de Pecco était à côté de moi [Bagnaia]. Il était bon bon ! Finalement, il a pris le penalty, puis a récupéré. J’ai beaucoup aimé, c’est comme ça : un champion doit essayer par tous les moyens de récupérer et de gagner, et c’est ce qu’il a fait. Ce n’était pas une course facile après les erreurs, il l’a très bien gérée !
Guido Pini, est-ce que quelqu’un t’a surpris ?
Binder disons que ça ne m’a pas surpris. Au final on l’a toujours vu un peu devant, mais surtout dans le Sprint, mais cette fois il a toujours été incisif, en compagnie de Miller. Pedrosa alors… C’est très étrange de voir quelqu’un qui arrive comme ça, dans la tente Red Bull on ne faisait que le regarder ! Bien sûr, c’est une piste sur laquelle il a souvent roulé pour des essais, mais toujours en tête… Bravissimo, quel phénomène ! KTM alors, avec les trois pilotes devant, grandit vraiment beaucoup.
Non seulement Ducati mais plusieurs marques concurrentes. Cela devient plus intéressant, n’est-ce pas ?
Cependant, je trouvais qu’Aprilia était aussi plus incisive. Il a décroché la pole position avec Aleix Espargaro, mais j’en attendais un peu plus.
Maintenant c’est au tour des débuts de saison dans ETC, comment le voyez-vous ?
Nous avons fait les essais à Valence, nous ne sommes pas allés à Estoril, même si je le connais bien et que c’est un circuit que j’aime. L’année dernière, nous étions montés sur le podium ! Je me vois fort, chargé et très préparé. Au final, les coureurs sont pratiquement les mêmes, à l’exception de Joël [Esteban] personne n’a pu sauter le pas. En plus de ceux-là, cependant, de nouveaux gars très forts sont arrivés, comme Giulio [Pugliese] et d’autres qui viennent du Moto4 ou des nombreuses catégories qui existent en Espagne. Ceux qui savent sont parmi ceux qui peuvent obtenir des résultats. Notre objectif est clairement de gagner, après on verra quand on y sera. L’important est de prendre le plus de points possible pour toujours rester dans la bagarre, même 2-3 sont fondamentaux et peuvent gagner le championnat. Ce que je dois aussi apprendre à faire en Rookies Cup !
Guido Pini, comment voyez-vous vos coéquipiers ?
Julien [Pugliese] c’est encore très fort. Il s’entraîne souvent ici à la SPN Academy de Nico Ferreira, se préparant clairement à obtenir le meilleur résultat possible. Ensuite il y a [Edoardo] Bertola : Je ne peux pas dire exactement, je l’ai vu pendant une courte période ici en Espagne, mais j’espère clairement qu’il réussira.
Et les autres gars de ta même équipe ?
Pour Luc [Lunetta] en Moto3, ce sera l’année où il devra obtenir le résultat pour ensuite passer au Championnat du Monde. Pour César [Tiezzi] au lieu de cela, ce sera la première année : bien sûr, il est champion d’Italie, mais avec une moto différente, donc ce sera difficile.
Guido Pini, vous êtes le champion en titre : y a-t-il une pincée de pression ou pas ?
Pas vraiment. Mais je dois dire que même le week-end à Jerez et Portimao, je n’ai jamais eu autant de pression. C’était nouveau et plus on avance, mieux c’est. Bien sûr, le CEV est différent, mais pour moi, c’est en fait encore plus facile d’après ce que nous avons vu l’année dernière, il y a encore moins de pression. L’année dernière, nous avons dû travailler pour y arriver, cette année, nous devons travailler pour rester devant ! Mais on dit les mêmes choses, en pensant toujours à s’améliorer. J’ai grandi au cours de la dernière année et je me sens plus fort.
Comment gérez-vous l’atelier ?
A la fin de l’année je devrai passer un examen, je fais l’école en ligne. Ensuite j’étudie l’anglais en dehors de l’école pour l’apprendre le plus tôt possible : le matin je m’entraîne et à mon retour j’étudie avec un professeur. Pour l’école, étant en ligne, je peux faire quand je veux, même à une heure du matin, mais devoir dormir… [risata] J’essaie, je dois faire du mieux que je peux.
Photo : Pool de contenu Gold & Goose/Red Bull