Durant la semaine, Remy Gardner et Dominique Aegerter découvriront le potentiel du GRT Yamaha en vue de l’aventure Superbike ’23. L’équipe italienne aura un duo stellaire, peut-être le plus fort de la Coupe du monde. L’équipe dirigée par Filippo Conti avait besoin de passer à autre chose, un tournant, après une année 2022 plutôt décevante.
On en parle avec Damiano Evangelisti, Coordinateur Technique GYTR GRT Yamaha. Il sera celui qui chassera le fils de l’art Rémy Gardner de la boîte en 2023.
« 2022 a été une année à oublier, bien en deçà des attentes – dit Evangelisti à Corsedimoto – Il était important de réinitialiser et de recommencer, à la fois pour nous et pour les garçons. Nous avons ramené très peu à la maison. Le niveau du championnat a beaucoup monté, les performances de chacun se sont améliorées. Bautista et Ducati avaient un énorme potentiel. Toprak a réussi à faire un super championnat avec Yamaha et à se battre avec lui ».
Qu’est-ce qui s’est passé avec votre équipe cette année ?
« Un ensemble de choses. Même si nous avons tourné beaucoup plus vite que l’an dernier, nous n’avons pas pu terminer. Entre autres choses, il y avait une grande différence entre nos deux coureurs et cela n’a certainement pas aidé. Je suis désolé pour l’équipe mais aussi pour Garrett Gerloff qui a connu beaucoup de hauts et de bas. C’est un excellent pilote, un très bon garçon et je lui souhaite sincèrement d’être devant l’année prochaine avec BMW ».
Viserez-vous le titre Indépendant ?
« C’est l’objectif minimum pour une structure comme la nôtre, très proche de la maison mère, avec un effectif de haut niveau et des investissements importants. Cependant, on ne peut pas viser uniquement à gagner chez les Indépendants, ce serait trop limitatif. Nous aimerions être dans les six premiers avec les deux. Enfin l’année prochaine nous aurons deux pilotes de niveau similaire et c’est très positif, c’est un stimulant pour nous deux et c’est aussi important au niveau technique ».
Dominque Aegerter est de retour de deux championnats triomphaux.
« Je connais Dominique depuis des années, il s’adapte rapidement à n’importe quelle moto comme il l’a démontré cette année en dominant à la fois les Championnats du Monde MotoE et Supersport. Je pense que ça pourrait aller fort tout de suite. Il a développé une grande conscience de sa propre valeur, il connaît déjà les pneus et parvient à sortir rapidement même les épisodes négatifs comme il l’a fait cette année après Most qui a ensuite redémarré comme si de rien n’était. Ça peut très bien faire. »
Remy Garner, quant à lui, a soif de rédemption.
« C’est le Champion du Monde Moto2, un pilote MotoGP et c’est déjà une belle carte de visite en soi. Il a choisi de courir en Superbike même s’il avait des offres économiques plus avantageuses pour courir en Moto2. C’était sa décision personnelle car il était convaincu que le Superbike correspondait mieux à ses caractéristiques. C’est une approche mentale très positive et donc un bon point de départ »
Vous êtes l’équipe la plus attendue, celle avec les deux coureurs les plus forts. Est-ce une arme à double tranchant ?
« Nous ne devons pas être pressés et nous devons être bons pour gérer les pressions que nous aurons. Les attentes envers nous sont très élevées, et c’est une chose risquée. C’est à nous de pouvoir tout vivre de la bonne manière ».