Le leadership en Moto2 vaut 1,5 point. C’est l’écart entre Augusto Fernández éd Aï Ogura après la mi-course à Buriram, frappé par une tempête qui a conduit au drapeau rouge. Les deux rivaux mathématiquement restants sont partis depuis longtemps, l’un d’eux sera le nouveau champion du monde de la catégorie intermédiaire. Deux garçons héritiers de différentes traditions motocyclistes, mais aussi de mouvements qui ont déjà marqué le monde avec divers pilotes. Même dans les 250cc aujourd’hui disparues, dont la Moto2 est l’actuelle héritière. Dans un seul cas cependant, on parlerait d’une brique historique du Championnat du Monde… Encore trois GP pour savoir dans quel garage aura lieu la fête de cette saison 2022. En attendant, passons en revue les prédécesseurs de ces deux possibles champions.
Augusto Fernandez, l’école espagnole
Le Championnat du Monde voit officiellement le jour en 1949 sous le titre de Championnat du Monde de Vitesse. La 250cc fait partie des classes présentes depuis, mais pendant longtemps l’Espagne n’a pas eu de quoi se réjouir. Des champions italiens, allemands, britanniques / anglophones (voir Redman de la Rhodésie d’alors), des Australiens, des Sud-Africains, des Sud-Américains, des Français, des Finlandais Saarinen, des Américains … Bien sûr, les Espagnols avaient déjà émergé dans le monde entier, mais nous sommes on parle de 50cc, 80cc et 125cc , alors qu’en ce qui concerne les « deux et demi » au contraire ça prend beaucoup plus de temps. En 1988 Site de Pons écrit l’histoire du 250cc avec le premier titre espagnol, qu’il répète l’année suivante. Il y aura ensuite un long jeûne, jusqu’au quadriennal stellaire entamé en 2004 : deux titres avec Les jours de Pedrosadeux autres ont signé Jorge Lorenzo. L’adieu au quart de litre historique pour faire place à la Moto2 sourit aux Espagnols, représentant un mouvement actuel qui ne cesse de produire des talents. Toni Élie est le premier roi de la nouvelle catégorie en 2010, ils suivent Marc Marquez (2012), Pol Espargaró (2013), Tito Rabat (2014), Alex Marquez (2019). Le champion d’Augusto Fernández serait un joyau supplémentaire pour le mouvement motocycliste espagnol, comme déjà mentionné, maintenant en pleine expansion et protagoniste dans toutes les catégories mondiales. Mais pour le pilote ce serait aussi la meilleure carte de visite pour le MotoGP, où il débarquera l’année prochaine avec GasGas Tech3.
Ai Ogura, espoir du soleil levant
Le Japon n’a commencé à triompher dans le Championnat du Monde qu’au niveau des constructeurs, tandis que du côté des pilotes, qui ne passent de toute façon jamais inaperçus, il faudra encore patienter. En 1977, voici le premier triomphe historique dans la défunte 350cc avec le jeune homme de 26 ans Takazumi Katayama, dont le premier et unique champion du monde de sa carrière devient le premier titre des pilotes japonais. En 250cc l’attente est beaucoup plus longue, précisément jusqu’en 1993. La mythique Tetsuya Harada il devient en effet champion du monde pour quelques points, au terme d’une vive rivalité avec Capirossi. En 2001 voici le sceau d’une jeune et brillante promesse : Daijiro Kato, en deuxième année mondiale complète, perfectionne la 3e place en 2000 et s’empare de la couronne mondiale avec grande autorité. Qui sait ce qu’il aurait pu faire plus tard en MotoGP… De retour dans la classe moyenne, Hiroshi Aoyama il est le dernier champion 250cc grâce à une constance enviable : jamais un recul, toujours dans le top 8, quatre victoires et encore 3 podiums en 17 courses. Le Japon n’a pas célébré depuis lors, mais maintenant il y a un nouvel espoir. Ai Ogura, pilote de l’équipe dirigée par ce dernier champion du monde, a l’opportunité d’écrire l’histoire. Il a déjà touché l’exploit en Moto3, maintenant il a la chance de devenir le premier roi japonais du Moto2 ! The Rising Sun revient pour rêver grand.
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Photo: motogp.com