« Qu’est-il arrivé à Emanuele Pusceddu et Marco Bussolotti ?. Une des questions les plus récurrentes de ce premier aperçu du CIV Supersport 2024. Avec toutes les raisons qui s’y rattachent. Tous deux protagonistes absolus dans le passé plus ou moins récent de la série, ils semblent avoir perdu le chemin de la compétitivité. Des résultats bien en deçà des attentes entre Misano et Vallelunga. Jamais assez rapide, jamais en lice (du moins) pour le podium. En substance : qu’arrive-t-il à Pusceddu et Bussolotti ?
2024 DE CHANGEMENTS POUR PUSCEDDU ET BUSSOLOTTI
Légitimement, les fans du Championnat italien de vitesse se demandent ce qui ne va pas. Ne voir aucun d’eux dans le top 5 dans une seule des quatre courses organisées jusqu’à présent est assez impressionnant. À cet égard, cependant, il est important de rappeler qu’Emanuele Pusceddu et Marco Bussolotti sont repartis, pour des raisons différentes, d’un nouveau projet : la Ducati Panigale V2, très différente de la Yamaha R6 qu’ils ont tous deux roulé jusqu’à l’année dernière. Le premier, vice-champion 2023, a trouvé un accord à la dernière minute avec l’équipe Kuja Racing Service suite à la séparation soudaine et inattendue avec le J-Angel Racing Team. Le deuxième, deux fois vice-Champion d’Europe Superstock 600, a mis fin au partenariat de trois ans avec l’Axon Seven Team (agrémenté du titre 600 CIV 2022 avec le « vecchio » régulation des stocks) pour rechercher de nouveaux défis, en embrassant la cause SGM Tecnic.
LA COMBINAISON AVEC LA DUCATI PANIGALE V2
Moto la plus puissante de la CIV Supersport (155 chevaux), nette de quelques corrections réglementaires, le bicylindre de Borgo Panigale a causé pas mal de maux de tête aux directement concernés. Imaginez passer de la maniabilité aisée, prérogative historique de la Yamaha R6, à l’agitation de la Ducati V2. Ce n’est certainement pas un morceau pour les avides d’apprivoiser toute cette cavalerie rapide. D’autant plus si, dans le même temps, les certitudes concernant les pneumatiques disparaissent. Les Dunlop (introduits cette année) ont en effet invité les équipes et les pilotes à reparamétrer diverses références et réglages. Une coïncidence désagréable pour ceux, comme Pusceddu et Bussolotti, déjà aux prises avec la découverte d’un nouveau véhicule et du groupe d’équipe associé. Un double problème exacerbé par la faible disponibilité des « vere » journées d’essais en dehors des week-ends de course : nous roulons souvent lors de journées de piste ouvertes à tous, sans oublier que pour la majorité des pilotes du CIV, techniciens et mécaniciens, la moto représente en réalité un deuxième métier…
DÉBUT DE SAISON EN SOUFFRANCE
En bref, Pusceddu et Bussolotti ont abordé les deux premiers événements saisonniers « boîte fermée ». Jusqu’à présent, ils ont récolté respectivement 9 et 24 points dérisoires, comptant chacun une neuvième position comme leur meilleur classement dans la course. « Pousser » il s’est même fait remarquer, négativement, pour une grave chute lors des essais libres de Misano ayant provoqué un départ de feu sur sa Kuja Panigale V2. Un début en fanfare, au sens littéral du terme…
NOUS AVONS BESOIN DE LA PERCÉE
Il est urgent d’inverser cette tendance. Peut-être déjà dès la troisième manche de la saison au Mugello prévue la semaine prochaine. Dans un mélange de bons et de mauvais souvenirs, Emanuele Pusceddu a réalisé dans ces régions son premier podium personnel en CIV Supersport en 2023, quelques mois seulement après le terrible accident survenu au Mugello en septembre 2022. L’installation toscane est également liée au Dernière victoire en carrière de Marco Bussolotti, datée elle aussi de 2023 et obtenue en mettant tout le monde en rang sous la pluie. Des performances qui rappellent le talent de ces deux pilotes, désormais appelés à passer à autre chose.
Crédit photo : Cristopher Ponso, Dani Guazzetti