On vous avait parlé de Joséphine Bruno, mais n’oublions pas Elisabetta Monti. Encore une jeune promesse farouche sur deux roues qui fait son chemin dans les championnats « masculins », comme l’a démontré tout au long de sa courte carrière. Cette année, la Lecco de 14 ans est de retour au départ du CIV PreMoto3 « Talent » avec AC Racing, même si la manche inaugurale du Misano World Circuit ne lui a pas souri.
« Mauvais diplômes », comme « BettyBoom » l’a elle-même reconnu, puis une Course 1 qui l’a vue impliquée dans un accident avec Borrelli et Del Bosco alors qu’elle se battait pour la 7ème place, enfin P11 dans la Course 2 malgré des douleurs aux avant-bras. Dans un mois, Monti cherchera la rédemption à Vallelunga, mais connaissez-vous l’histoire de ce très jeune et intéressant cavalier ? Nous lui avons parlé à Misano, elle vous en parle elle-même.
Elisabetta Monti, où commence votre voyage ?
La plupart du temps, de personne dans la famille, mes parents sont dentistes. Cependant, un ami avait un minibike à la maison, chaque fois que j’allais chez lui, il me laissait l’essayer. Quand j’ai eu deux ans, j’ai commencé à insister auprès de mon père pour qu’il m’emmène faire une balade en moto. Finalement, à l’âge de quatre ans, il m’a emmené à l’école de moto de Côme et de là est née la passion.
Vous commencez alors à jouer vos premiers championnats.
Nous avons commencé avec le CIV Minimoto en 2019, puis sommes passés au 12 pouces en 2020, avant qu’ils n’augmentent l’âge minimum et que j’étais donc trop jeune. Nous devions nous diriger vers le CNV, mais nous avions essayé la catégorie 160 et j’avais plutôt bien réussi, alors nous l’avons choisi. C’était une nouvelle catégorie pour moi et pour le Grand Prix Équipe avec qui j’étais, et il nous a fallu du temps pour réussir le GRC Motos. Ce n’était pas une année facile, notamment parce qu’après trois courses, je suis tombé et je me suis cassé le poignet.
Un accroc, mais ensuite vous parvenez à recommencer.
En 2021, j’ai de nouveau rejoint le CIV Junior MiniGP avec la même équipe, l’année suivante j’ai couru en Ohvale 190 avec Fullmoto et j’ai terminé la saison en 5ème position avec un podium. Bien, mais j’aurais aussi pu faire mieux… En 2023 j’ai également rejoint les Talenti Azzurri, encore l’année dernière j’ai fait à la fois le 190 avec Angeluss et le PreMoto3 avec AC Racing. Malheureusement, en PreMoto3, je me suis blessé lors de la deuxième manche de l’année à Misano, je me suis cassé le tibia et le péroné. J’ai raté quatre courses au total, donc entre CIV et CIV Junior la saison était terminée.
Elisabetta Monti, qui sait ce que tu aurais pu faire autrement.
En 190 j’avais réalisé un podium, en PreMoto3 disons qu’à mon avis ce n’était pas le meilleur des débuts… C’est comme ça que ça s’est passé. Mais cette année je veux finir dans le top 10, alors on peut aussi penser au top 5 : je sais que ça va être dur, mais c’est mon objectif pour la saison, à mon avis c’est faisable.
Cette année, c’est un PreMoto3 CIV différent, comment le trouvez-vous ?
Bien! Je dois dire que je préfère clairement ce Honda Talent par rapport au PreMoto3 de l’année dernière. A mon avis il va aussi plus vite, même si certains disent le contraire, et il est plus petit, donc je peux mieux le piloter, être plus agile… Il s’adapte mieux à mon style de pilotage.
On dit de toi que tu te déchaînes surtout dans les bagarres, est-ce vrai ?
Oui oui, c’est comme ça. C’est mieux de partir devant, mais c’est toujours amusant de dépasser les autres. Peut-être que je prends un mauvais départ, je ne sais toujours pas très bien comment démarrer, mais je rattrape presque toujours le groupe qui me précède, je dépasse… La bagarre est très amusante à mon avis.
Comment va ta jambe maintenant ?
Maintenant tout va bien, en fait j’ai récupéré assez rapidement. L’année dernière, j’ai dû passer quatre mois avec des béquilles, j’y suis resté deux semaines ! En fait, le médecin s’est un peu énervé… J’aurais dû retirer le fer six mois après l’opération, mais il tombe pendant le championnat, donc on attend la fin de la saison.
Elisabetta Monti, un avis : que pensez-vous du moment féminin en moto ? Et la nouvelle Coupe du Monde Féminine ?
Pour être honnête, ce n’est pas mon chemin. Je préfère courir avec les hommes et montrer que nous sommes au même niveau qu’eux, même s’il faut faire deux fois plus d’efforts qu’eux pour essayer de rester devant. Il y a encore un peu de ce concept, aussi bien au CIV que lorsque je m’entraîne, et je retrouve toujours les mêmes adversaires des minibikes. Parfois, même les parents disent encore des phrases typiques « On ne peut pas aller plus lentement qu’une femme ». J’apprécie un peu, mais ça dérange un peu les hommes. Concernant la Coupe du Monde, c’est nouveau et on ne sait toujours pas quel est le niveau, mais ça peut encore être une opportunité pour toutes les filles.
Avez-vous déjà eu un pilote de référence ?
Je n’ai pas regardé les courses à la télé, j’ai toujours préféré les courses de motos aux courses, en fait ça m’ennuie un peu. Cependant, si je dois regarder un pilote MotoGP important, je dirais Rossi ou Márquez, ce sont les pilotes les plus forts. Mais maintenant, il y a aussi Acosta, qui se porte très bien.