Des rookies offensifs lors de la première manche du CIV PreMoto3 à Misano. Nous vous avons parlé de Lorenzo Pritelli, mais il faut aussi mentionner Edoardo Savino, qui a eu 13 ans le 31 mars dernier, originaire de Cesano Maderno (Monza) et qui fait ses débuts avec Leopard de Roc’n’Dea. Dès la première manche dans les premières zones du classement, il était déjà monté sur le podium lors de la Course 1, avant la disqualification pour cause d’irrégularité technique. Il s’est toutefois rattrapé lors de la Course 2, en remportant le premier trophée de la nouvelle série monomarque CIV Honda.
Un pilote très jeune et féroce à surveiller, également “poussé” par un certain Fabrizio Pirovano, qui a vu quelque chose chez cet enfant en action sur un scooter électrique et qui a “invité” son père Daniele à tenter sa carrière sur deux roues avec fils. Sans oublier ses études, puisque le jeune Talento Azzurro fréquente la deuxième année de l’Institut National Anna Frank de Monza. Mais laissons son protagoniste raconter l’histoire.
Edoardo Savino, où commence votre voyage en moto ?
J’ai commencé quand j’avais 4-5 ans, la passion m’a été transmise par mon père, qui se promenait en moto avec une Honda VTR. Un jour, je lui ai demandé s’il me laisserait essayer la moto, il a vu que j’allais bien et un ami, Fabrizio Pirovano, lui a dit de me laisser essayer. Nous avons essayé et maintenant nous sommes à ce niveau, nous continuons notre chemin en espérant un jour atteindre la Coupe du Monde. C’est le rêve de tout le monde d’arriver là où était Rossi et là où se trouve Márquez.
Votre chemin est déjà couronné de succès.
Le premier championnat que j’ai fait était un championnat interrégional en 2017 avec une minibike, en 2018 j’ai également couru en Andalousie. J’ai ensuite fait le CIV Minimoto Junior A en 2019 et 2020 et je l’ai remporté deux fois, j’ai ensuite remporté le Championnat d’Europe et aussi un Trophée Simoncelli. En 2021, je suis passé au MiniGP RMU 50, au cours de la période de deux ans 2022-2023 j’ai couru avec l’Ohvale, et cette année je suis dans le PreMoto3 du CIV.
Pas sans fractures, non ?
J’ai déjà un historique de blessures assez important. Deux fois une cheville, deux fois un poignet, huit côtes dont deux luxées, puis un nerf axillaire qui n’existe plus… Une belle liste. J’espère que cela me suffira pour un moment !
Cette année, vous faites face à un changement important. Que pensez-vous de la Honda NSF250R ?
Le vélo est plus gros, les vitesses ont augmenté, c’est un changement sympa surtout pour les débutants comme moi. Passer d’une moto qui roule à 160 km/h à une moto qui roule à 200 km/h, c’est dur. Pour d’autres c’était certainement un peu plus facile que pour moi, j’étais un peu plus défavorisé.
Pourtant, le classement CIV à Misano montre une image différente.
Cela dépend d’un cavalier à l’autre. Je n’ai eu aucune difficulté : je roule sur la moto et je la roule aussi fort que je veux, en essayant de faire de mon mieux tout de suite, puis il faut toujours s’améliorer. Ce n’est pas acquis que je serai fort toute l’année, ça s’est bien passé à Misano mais peut-être que je ne suis pas aussi fort dans les autres courses. J’espère que non, mais cela pourrait arriver.

Cependant, les débuts du CIV PreMoto3 se sont très bien passés, vous y attendiez-vous ou avez-vous été surpris ?
Non, je n’ai pas été surpris car de toute façon, je connais mes capacités. Mais je ne m’attendais certainement pas à faire aussi bien tout de suite, oui.
Vous vous êtes ensuite battu pour le podium dans les deux courses, ce n’était pas acquis.
Pas ça, mais on s’y attendait un peu après les qualifications. C’est dommage pour la disqualification, qui ne m’a pas beaucoup plu, mais il faut accepter ce que fait la Direction de Course, c’est comme ça qu’ils ont décidé. Mais c’était aussi un coup de pouce supplémentaire pour le match 2, nous avons remporté la première coupe.
Y avait-il ne serait-ce qu’un soupçon de tension ou de pression ? C’étaient vos premières courses en CIV PreMoto3.
Non, maintenant je sais comment gérer la pression. Je reste là, je baisse la visière, je regarde un peu autour de moi, je regarde mes adversaires, j’étudie la course et puis je vois ce qui se passe. Ensuite, j’ai mon propre rituel, je tape toujours du pied avant de partir. Je ne l’avais pas fait avant la Course 1 et c’était mauvais !
Cependant, lors de la Course 2, vous avez décroché votre premier podium. Dans quelle mesure était-ce satisfaisant ?
Le premier podium, c’est toujours sympa : personne ne s’y attend, puis quand il arrive, on vous complimente et vous êtes en quelque sorte au centre de l’attention. Mais vous savez que vous devez continuer de toute façon, quand vous en faites un, tout le monde s’attend à ce que vous le fassiez toujours, alors ils vous mettent encore plus de pression, comme si vous aviez tant de responsabilités. Mais je l’ai pris comme un moment de détente, j’ai vraiment apprécié : c’est très différent de ce que j’ai fait avec l’Ohvale, c’est un grand podium haut, agréable à vivre. Comme s’il s’agissait du premier podium d’une carrière, d’une “renaissance” : après la défaite de 2023 ça fait plaisir de retrouver le podium.
Quels sont les objectifs saisonniers ?
Je le dis ouvertement, je vais essayer de me battre pour le titre, à mon avis c’est possible. Nous étions là dans le groupe de tête, donc Gonzalez et Agostinelli ne devraient plus être dans le CIV. Vous pouvez penser au championnat. Il faut maintenant gagner à Vallelunga ! Nous allons essayer de récupérer les points perdus lors de la Course 1, le plus tôt je les récupérerai, mieux ce sera.
Quels sont les plus grands rivaux ?
Ma tête! Je n’ai pas besoin de faire des bêtises comme l’année dernière, quand j’ai perdu 37 points d’avance et perdu un titre… Je dirais alors que je considère Barbagallo et Pritelli comme des adversaires en piste.
Photo de couverture : Team Roc’n’Dea




