La semaine prochaine, le MotoGP s’arrêtera sur le Circuit des Amériques à Austin. Un week-end célébrant le rachat de 86% de Dorna Sports par Liberty Media Corporation, mais qui finalement n’intéressera que très peu le public local. Ils suivront avec intérêt l’équipe Trackhouse, très populaire en NASCAR outre-mer et qui fait ses débuts cette année dans la catégorie supérieure des deux-roues, encourageant le retour de Joe Roberts en tant que protagoniste en Moto2, entre autres sous la bannière d’American Racing. Cependant, pour Dorna (ou Liberty Media, à ce stade), il y aura un risque : que les spectateurs, le même week-end, s’intéressent aux évolutions sur la piste de quelque chose de complètement différent.
LE ROI DES BAGGERS AVEC LE MOTOGP
Comme une catégorie « secondaire », mais qui pour certains représentera presque le «événement principal» du GP des Amériques, le roi des Baggers courra. Pour ceux qui ne la connaissent pas, il s’agit de la catégorie MotoAmerica réservée aux « faites vos valises», les maxi-cruisers de Harley-Davidson (Road-Glide notamment) et Indian (Challenger), convenablement préparés pour courir à grande vitesse et avec des virages fous sur les pistes de l’autre côté de l’Atlantique. Une philosophie motocycliste à l’opposé du MotoGP, mais qui a immédiatement connu un succès retentissant. En regardant les courses, on comprend clairement pourquoi.
FORMULE TRÈS AMÉRICAINE
King of the Baggers est exactement ce que le public américain aime. En plus de voir des motos plus proches de leur philosophie de course (mais aussi, et peut-être plus encore, les Super Hooligans), chaque course est un spectacle. Les riders, pour la plupart professionnels (oui : Harley et Indian sont présents en forme »Usine” au championnat !), vous les voyez s’affronter et devenir les protagonistes d’aventures acrobatiques en selle. Avec les sacoches latérales (qui, physiquement, sont là, mais uniquement avec une fonction esthétique), ils grattent l’asphalte, gérant ces bêtes bicylindres pesant (au moins) 280 kg et 130 chevaux avec des équilibristes fous. Si l’on ajoute à cela qu’au fil des années, les Baggers ont couru à Laguna Seca, Road Atlanta, Elkhart Lake et Daytona (pas plus tard qu’en mars dernier, au plus fort de la Bike Week), le spectacle est garanti.
PRESQUE AUSSI POPULAIRE QUE LE MOTOGP AUX ÉTATS
La série est disputée dans certaines manches sélectionnées de MotoAmerica, dépassant souvent le Superbike lui-même en termes d’intérêt. Qui peut « déranger« Le MotoGP est clairement une provocation, mais il faut croire que les mêmes experts, dans les deux courses programmées plus dans la course super-sprint « Dash for Cash » (2 tours avec les 6 meilleurs pilotes des qualifications comparés, le gagnant récompensé d’un chèque de 5 000 dollars), suivra avec une attention particulière les évolutions de Kyle Wyman, Tyler O’Hara, James Rispoli, Troy Herfoss, Hayden Gillim et Ruben Xaus (lui). Aussi parce que le son incomparable des Indian et Harley Twins attirera même le spectateur le plus inattentif.
L’AVENIR EN EUROPE
Les valises de course sont une réalité consolidée aux États-Unis, mais elles auront aussi un avenir sur le Vieux Continent. MSVR, promoteur du British Superbike, a obtenu l’exclusivité pour créer une série similaire en Europe dans un avenir proche. Peut-être combiné avec le BSB, cela rendrait les week-ends moto outre-Manche encore plus excitants…