Jeune, brillant, instruit, intelligent et surtout très rapide. Alessandro Delbianco est le nouveau nom du Superbike national. Le pilote de Romagne s’est battu cette année pour le titre italien jusqu’au dernier virage, mettant Michele Pirro en sérieuse difficulté. Delbianco avait une excellente Aprilia mais les Ducatis sont imbattables partout cette année et il s’apprêtait à faire un voyage en CIV Superbike. Dans le dernier round il a couru avec ruse, intelligence, faisant preuve d’une sagacité hors du commun. Désormais, il est courtisé par beaucoup mais Alex Delbianco est aussi intelligent dans la gestion de sa carrière.
Alex Delbianco, avec qui rivaliserez-vous en 2023 ?
« Je le décide tout de suite et j’espère pouvoir l’officialiser d’ici une dizaine de jours. Pour moi, savoir que je cours et non que je marche est déjà fantastique. Enfin je n’ai pas l’angoisse de me retrouver sans selle car ces dernières années j’ai bien travaillé et j’ai plus de propositions. Je prévois déjà que mon choix sera fait dans la projection future. Pour moi l’essentiel n’est pas là où je cours dans quelques mois mais de porter une combinaison et un casque au moins pendant les dix prochaines années. Je ne veux pas me retrouver en octobre 2023 avec la peur de rester à pied et risquer peut-être d’arrêter de courir en 2024 mais je veux être pilote professionnel longtemps. Je travaille pour essayer d’arriver demain en World Superbike et en tant que protagoniste ».
Vous ne voulez pas faire le pas le plus long ?
« Exactement et c’est ce que je dis aussi aux autres coureurs, notamment les jeunes. Mieux vaut rester un an de plus dans les championnats nationaux et en tant que protagonistes. Il ne faut absolument pas se brûler et faire des erreurs. Il faut toujours avoir la lucidité de relativiser au prix d’avaler sur-le-champ des bouchées amères. Je le dis aux autres mais aussi à moi-même, attention, car cette année j’ai fait une wild card au championnat du monde que j’aurais pu éviter. Vous devez concourir au niveau international lorsque vous êtes prêt et vous êtes conscient que vous pouvez être un protagoniste sinon vous vous blessez. Puis une fois qu’on est descendu, remonter au sommet est difficile et presque impossible si on n’a pas le budget. Je vis toujours à la maison avec ma grand-mère donc vous vous en doutez ».
Vous laissez-vous guider par la rationalité, comme vous l’avez fait lors de la dernière course du CIV 2022 ?
« Avant le départ, j’ai également dit à l’équipe que je ne visais pas la victoire en course mais le championnat, le plus grand objectif. J’ai essayé de garder le groupe compact, j’ai avancé et j’ai freiné, je voulais m’assurer que tous les coureurs étaient dans le groupe de tête. Ce n’est qu’ainsi qu’il était possible que quelqu’un puisse gentiment casser les boîtes avec Pyrrhus et donc que Michele puisse commettre une erreur. Je savais très bien qu’ainsi j’aurais risqué de ne pas gagner la course mais mon objectif était le titre et je me suis rapproché ».
En plus de la rationalité, le cœur. Parmi vos amis les plus proches se trouve Simone Saltarelli. Comment est née votre amitié ?
« Nous sommes tous les deux instructeurs de pilotage, nous travaillons pour la même école et nous voyageons également avec d’autres enfants pour partager les dépenses. Maintenant Simone est l’une des personnes les plus proches de moi au niveau absolu, je ferais vraiment n’importe quoi pour lui. Il est plus âgé que moi mais il a une envie, une passion et un enthousiasme vraiment incroyable, difficile à expliquer. Il a toujours donné le meilleur de lui-même dans la vie et dans le sport : c’est un pilote et un garçon fantastique ».
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