Le 16 mars 2008 a débuté une nouvelle saison de Formule 1, une course qui s’est terminée avec très peu de pilotes atteignant la ligne d’arrivée. Une épreuve qui est encore aujourd’hui dans la mémoire collective des passionnés, qui à l’époque pouvait paraître comme une épreuve normale avec de nombreux abandons, ce serait aujourd’hui de la science-fiction. Le championnat automobile suprême a atteint des performances, une efficacité et une fiabilité qui ont certainement aplati les week-ends de course et donc les championnats. Revivons cette course qui s’est terminée, comme mentionné, avec 6 protagonistes, mais 8 ont quand même marqué des points.
Cette course de Melbourne était déjà incroyable au départ
Lewis Hamilton, qui avait débuté comme vice-champion du monde cette année-là, a immédiatement décroché la pole position en Australie lors de la première épreuve. Robert Kubica a sprinté à ses côtés dans la BMW Sauber. Les Ferrari étaient plus en retrait, avec Felipe Massa en deuxième ligne tandis que le champion du monde de Formule 1 en titre Kimi Raikkonen ne partait que seizième. Le Finlandais a eu un problème avec l’unité de commande de sa voiture rouge lors de la Q2, ce qui l’a exclu de la lutte pour la pole. Le départ dominical à l’aube en Italie est de ceux qui vous enlèvent le sommeil et vous mettent immédiatement dans le bain. Les deux premiers démarrent bien, mais Massa commet déjà une erreur et part en tête-à-queue, tandis que derrière lui c’est le chaos dû à deux accidents.
Cinq pilotes ne parviennent même pas à terminer un tour de course et sont interrompus en raison de l’accident. Giancarlo Fisichella, Sebastian Vettel, Anthony Davidson, Jenson Button et Mark Webber. La voiture de sécurité est obligée d’entrer et après le retour aux stands, quelques tours s’écoulent avant que Massa ne brise la suspension de la Red Bull de David Coulthard avec un dépassement imprudent. L’Ecossais est contraint à l’abandon et la Safety Car revient en piste. Entre-temps, il avait abandonné en raison d’un problème électrique sur sa Toyota Jarno Trulli. En l’espace de deux tours, la course perd deux porte-étendards vert et or, d’abord Massa casse le moteur de sa F2008, puis Nelson Piquet Jr. abandonne sa Renault au trentième tour. Ainsi, à peine passé la moitié de la course, seule la moitié des pilotes reste en piste.
Une course inédite en Formule 1 depuis un certain temps
La collection de monoplaces sur le circuit de Melbourne n’est pas terminée, à tel point que lors du trente-deuxième tour la transmission de la Super Auguri-Honda de Takuma Sato décide de dire : “au revoir”. Le 43ème tour voit l’entrée de la Safety Car pour la troisième fois, en raison du grave accident de Timo Glock, qui désintègre sa TF108. Quatre tours plus tard, c’était au tour de Robert Kubica de quitter la course plus tôt, en raison d’un accrochage avec Kazuki Nakajima. La série des abandons n’est pas terminée, étant donné que les moteurs Ferrari tombent en panne sur le sol australien. Kimi Raikkonen avec l’autre voiture rouge puis Sebastian Bourdais avec la Toro Rosso saluent la piste à quelques tours de l’arrivée. La Formule 1 voit seulement 7 pilotes franchir le drapeau à damier lors de sa course inaugurale en 2008.
7 pilotes oui, car en plus du vainqueur de la course Hamilton avec sa McLaren l’arrivée se déroule dans l’ordre : Nick Heidfeld (BMW Sauber), Nico Rosberg (Williams), Fernando Alonso (Renault), Heikkie Kovalainen (McLaren), Nakajima (Williams) et Rubens Barrichello (Honda). Barrichello a cependant été disqualifié de la course car il n’a pas respecté le feu rouge dans les stands lors d’une de ses sorties. Seuls 6 ont franchi la ligne d’arrivée proprement, Bourdais et Raikkonen récoltant des points, simplement parce qu’ils ont couvert 90 % de l’épreuve. Sur les 22 qui ont pris le départ de la course, il ne restera donc que 6 montagnards. Celle de Formule 1 n’a pas été la course avec le moins d’arrivées à l’arrivée, mais elle a marqué un tournant important, avec le présent dans lequel nous vivons aujourd’hui.
La Formule 1 a vraiment besoin de tests comme celui-ci
Le souvenir du GP d’Australie 2008 est présent dans l’esprit de nombreux fans, comme mentionné, et qui pourra un jour oublier cette course ? L’adrénaline que j’ai ressentie ce matin-là était indescriptible. Aujourd’hui, la Formule 1 ne pourrait plus jamais connaître de telles sensations, non pas tant à cause d’accidents de course que pour des raisons de fiabilité. Autrefois, jusqu’au drapeau à damier, on croyait qu’un problème technique pouvait survenir, aujourd’hui on sait déjà que cela peut arriver une fois sur vingt. C’est bon pour les équipes, car cela signifie que le travail en usine fonctionne, mais pour le spectateur, n’est-ce pas ? Non. 2008 a été une année absurde pour la catégorie, le titre ne se jouant qu’au dernier virage de la dernière course, mais après 16 ans, est-il possible qu’un GP éliminatoire ne se reproduise plus ? Difficile mais pas impossible. Pendant ce temps, il nous reste des souvenirs.
PHOTO : Formule 1 sociale