Le temps passe et ce qui reste imprimé devient d’abord histoire, puis légende au fil des siècles. Combien se souviennent de la Formule 1 au début des années 80 ? Beaucoup, aussi parce qu’à l’époque le championnat était véritablement un bastion de la recherche. Chacun a apporté un truc de fou, qui paradoxalement a fonctionné même si malheureusement ça n’a pas toujours été comme ça. Les années 1980 voient le retour de BMW en tant que fournisseur de moteurs. L’entreprise allemande a créé le fameux moteur M12/M13, qui semble encore imbattable aujourd’hui. En fait, les passionnés le considèrent toujours comme le moteur le plus puissant jamais construit pour rouler sur une piste de Formule 1.
Brabham croit au projet de BMW
L’équipe Parmalat Racing ou communément appelée Brabham ouvre en 1982 une collaboration avec BMW. L’équipe dirigée par Bernie Ecclestone a décidé de tester le moteur M12/M13 conçu par l’ingénieur Paul Rosche. L’Allemand a étudié pendant longtemps pour créer le meilleur moteur turbo pouvant être utilisé en Formule 1, à tel point qu’il en a créé un révolutionnaire. La particularité de ce moteur était qu’il était basé sur un 4 cylindres en ligne de 1 499 cm3. Quelque chose de vraiment inhabituel, étant donné que les rivaux étaient équipés de V6 biturbo dans le cas de Ferrari et Renault et d’un V12 dans le cas d’Alfa Romeo et Matra. Le V8, cependant, a été trouvé dans les voitures propulsées par le moteur atmosphérique Ford Cosworth.
Ce dernier moteur était celui qui fournissait l’équipe britannique, mais Ecclestone a décidé d’utiliser le groupe motopropulseur teutonique dans certaines courses cette année-là. La voiture a également modifié le châssis du modèle BT49 utilisé avec les moteurs Cosworth au modèle BT50 pour le moteur allemand. Le véritable tournant fut 1983, lorsque Nelson Piquet remporta le titre des pilotes avec la Brabham BT52. Grâce à ce moteur, la voiture a réussi à remporter 4 épreuves au cours de la saison : 3 avec Piquet et une avec notre Riccardo Patrese. Le moteur BMW M12/M13 commence alors à être recherché par les différentes équipes, à tel point qu’il est également monté sur : Benetton, ATS, Arrows et Ligier.
La force de ce moteur
Le moteur construit par Rosche était basé, comme mentionné, sur un 4 cylindres en ligne. Sa spécialité était d’être le premier moteur turbo. Personne ne croyait que le bloc d’acier allemand pouvait résister autant, compte tenu également de la panne du précédent moteur BMW M10. Sa plus grande qualité par rapport à la concurrence était qu’il avait moins de pertes par friction et donc de chaleur perdue en beaucoup moins de temps. Le BT52 créé par l’esprit génial de Gordon Murray était parfaitement adapté à ce moteur car il permettait de créer une voiture avec des radiateurs plus petits, ce qui rendait ainsi la monoplace beaucoup plus aérodynamique.
L’autre grand avantage du moteur BMW M12/M13 était qu’il avait un régime inférieur à celui des moteurs créés par d’autres constructeurs. Cela lui a permis d’avoir une pression efficace moyenne (PME), meilleure que ses rivales. Tout cela a conduit les voitures équipées du moteur teutonique à avoir une puissance beaucoup plus élevée que toutes les autres. En effet, les propos des pilotes qui ont piloté un véhicule équipé de ce moteur ont toujours déclaré que la puissance libérée dépassait toute logique. Le problème était qu’une monoplace équipée de ce moteur n’avait remporté qu’un seul titre dans toute son existence. Cela était également dû au fait que les écuries qui le montaient n’étaient pas de première classe.
Avec l’hybride, le moteur turbo BMW n’est qu’un lointain souvenir
Les années 80, comme mentionné, ont ouvert l’ère du turbo en Formule 1. Une époque gigantesque, au cours de laquelle BMW a réussi à écrire une page d’histoire. Le moteur M12/M13 est resté en vie jusqu’en 1989, lorsque la FIA a décidé de supprimer les moteurs turbo. Le mythique 4 cylindres M12/M13 a donc cessé son activité après le changement de règlement. Aujourd’hui, ce moteur peut être admiré au musée BMW. La Formule 1 d’aujourd’hui est passée à l’hybride, et il semble que l’entreprise teutonique n’ait aucune envie de revenir, également résultat de l’histoire de cette marque dans le championnat le plus important du monde. C’est aussi parce que, lorsque l’entreprise munichoise est revenue à la Formule 1 en 2000, en collaborant avec Williams, elle a également laissé sa marque à l’ère des moteurs V10, avec le record sur la piste de Monza en 2004. Juan Pablo Montoya, en effet, il a arrêté le chrono en 1:19.525, un record qui a duré 14 ans. La conclusion nous amène à constater qu’aucun moteur ultérieur en Formule 1 n’a réussi à atteindre la puissance du M12/M13 et qui sait si cela arrivera un jour.
PHOTO : Formule 1 sociale




