Alvaro Bautista a hâte de mettre la main sur le deuxième Championnat du Monde Superbike consécutif, il ne lui manque que deux points sur 62 points disponibles. Le week-end de Jerez sera donc une fête, qui a pourtant débuté par une chute au virage 6. Rien de grave, le (presque) double champion du monde a été trahi par une imperceptible tache d’humidité, avec une fermeture brutale de la partie avant. Il n’est pas non plus nécessaire de se débarrasser de la poussière, car Alvarito n’est même pas arrivé dans le sable. A l’issue des jeux, le plus rapide vendredi a été Toprak Razgatlioglu, dans le dernier tour des joutes avec Yamaha : 1’40″312. Bautista s’est arrêté à 320 millièmes, dépassé à la dernière minute par l’autre R1 d’un Rémy Gardner qui était clairement en pleine ascension en fin de saison. Quatrième place provisoire pour Michael Rinaldi, huitième temps pour Danilo Petrucci.
Une seule équipe, de nombreux accidents
La deuxième séance a été pratiquement la seule de la journée, étant donné que le matin, seuls quatre d’entre eux avaient pris la piste car l’asphalte n’était ni mouillé ni humide. Les travaux ont été arrêtés à 15 minutes de la fin en raison de la chute de Gabriele Ruiu dans la dernière épingle, également trahie par une voiture mouillée. Le pilote s’est relevé en boitant. Les tests ont ensuite repris après un arrêt de cinq minutes et se sont terminés régulièrement. Avant Bautista, Garrett Gerloff et Alex Lowes sont tombés au sol, tandis qu’à la fin du tour, le même sort est arrivé à Konig et Baldassarri, le tout sans dommage physique.
Un week-end spécial
Cette étape de Jerez s’est ajoutée à la dernière, remplaçant celle qui aurait dû se dérouler à San Juan, en Argentine, mais a été annulée en raison de problèmes financiers des organisateurs locaux. L’atmosphère est un peu surréaliste, car l’avance de Bautista est telle qu’un nouveau titre Ducati est largement annoncé. Ce sera d’ailleurs le chant du cygne pour plusieurs pilotes sur le point de changer de marque, dès mardi prochain lors des premières épreuves 2024. La priorité est donc avant tout de ne pas semer le trouble et d’arriver au rendez-vous en pleine forme. Jonathan Rea va quitter Kawasaki après neuf saisons et six Championnats du Monde pour devenir le porte-drapeau de Yamaha : il termine ce vendredi en 13e position. Toprak Razgatlioglu n’a pas de problèmes similaires et devra attendre le 4 décembre pour tester le potentiel de BMW sur les hauts et les bas de Portimao.
Yamaha sur la rampe de lancement
Jonathan Rea lui-même se réjouira de l’avancée massive des Yamaha R1 dans les premières places du classement. Toprak entre dans l’histoire à part entière, son bilan n’est pas surprenant. Mais derrière lui se trouvent également les jumeaux pilotés par GRT avec un Rémy Gardner en grande forme et l’excellent Dominique Aegerter cinquième. Yamaha affirme avoir plusieurs innovations techniques en poche, et le soupçon que certaines soient déjà montées est fort. La certitude est que le Nord-Irlandais disposera d’un potentiel de haut niveau et d’une structure technique extrêmement compétitive. En attendant, il faut aller au fond de ce week-end, le dernier d’une époque.
