Le calendrier MotoGP actuel comprend plusieurs GP dans le même pays. Regardez en particulier les quatre tours en Espagne, ou les deux tours organisés par l’Italie, clairement tous avec des dénominations différentes. Dans les toutes premières années de ce qui était alors le Championnat du monde de vitesse, les quelques épreuves programmées ne se déroulaient jamais dans le même pays, une tendance qui a changé depuis les années 1980. A part le une-deux toujours à Assen (détails), savez-vous quand c’est arrivé ? Passons en revue les années et le GP.
Quand l’Allemagne était divisée
Côté est et côté ouest, jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989. Jusque-là, c’étaient deux États distincts, avec donc deux manches différentes, celle d’Allemagne de l’Est et le GP d’Allemagne de l’Ouest, à une exception près. Parlons de cette dernière épreuve, que l’on peut qualifier de double en 1968. Toutes les catégories ont disputé le GP d’Allemagne de l’Ouest au Nürburgring, mais les side-cars sont également revenus dans le même état. Lors du GP des Nations, la course des “trois-roues”, qui faisait alors partie du championnat MotoGP, a été annulée. Une course, cependant, récupérée en fin de saison au Hockenheimring, auparavant un circuit qui a accueilli à plusieurs reprises le GP d’Allemagne de l’Ouest de l’époque. Ce n’est pas tout à fait un double GP, mais c’est quand même un double événement exceptionnel pour cet État. Dans un certain sens, un premier cas dans l’histoire du Championnat du monde dans le même pays. Un couple Nürburgring-Hockenheimring qui se répète également en 1986, ce dernier accueillant le GP du Bade-Wurtemberg.
Due round en Italie
Mais c’est dans les années 1980 qu’un double événement se produisit pour la première fois dans un même pays. Et c’est à notre péninsule, sur deux routes historiques et clairement avec une dénomination différente. Le Grand Prix historique des Nations a lieu en mai, organisé sur l’hippodrome national de Monza pour toutes les catégories (sauf les side-cars). Mais le Championnat du Monde reviendra également en Italie en juillet, cette fois sans les “trois-roues” et les 350cc. C’est au tour du Grand Prix de Saint-Marin, qui se déroule sur l’hippodrome à l’époque dédié uniquement à Dino Ferrari, fils de ‘Drake’ Enzo. Une première fois qui se répète constamment, bien qu’en alternant les pistes : en 82, les Nations sont à Misano et le GP de Saint-Marin se tient au Mugello, l’année suivante Monza-Imola revient, puis Misano-Mugello, pistes qui s’inversent en 1985 Dans la période de deux ans ’86-’87, Monza et Misano ont été les pistes choisies pour les deux événements italiens.
L’Espagne double
Dans la saison 1987, il y a exceptionnellement une double épreuve espagnole. Les dénominations sont clairement différentes : le Grand Prix d’Espagne a lieu à Jerez fin avril, tandis qu’en septembre on va à Jarama pour le Grand Prix du Portugal. C’est un rendez-vous décidément exceptionnel, étant donné qu’il se déroule près de Madrid… Mais la raison est vite expliquée : Estoril, le plus grand circuit portugais de l’époque, n’était pas homologué pour la course moto. Le choix s’est donc porté sur une piste espagnole, bien qu’apparaissant comme un GP du Portugal. Chose qui se répète également en 1988 : le GP d’Espagne à Jarama, mais le GP “Expo 92” de Jerez est également inclus dans la course, en remplacement d’une étape initialement prévue au Portugal. L’Espagne a également doublé en 1992, 1994 et 1995 : d’abord à Jerez début mai, puis c’est au tour de Montmeló pour le GP d’Europe.
1991 : France, Italie, Espagne X2
En cette saison mondiale, trois états accueillent deux événements pendant le championnat. Il y a le GP d’Espagne, organisé en mai à Jerez, mais le pays ibérique est à nouveau protagoniste à la mi-juin. Cette fois, cependant, le championnat du monde se déroule à Jarama, domicile du Grand Prix d’Europe. Pour l’Italie, après quelques années de « repos », le doublé Nations-Saint-Marin est de retour : le premier à Misano en mai, le second au Mugello en août. Enfin il y a aussi la France qui accueille deux fois le championnat du monde. Fin juillet se déroule le Grand Prix de France au Paul Ricard, en septembre le GP Vitesse du Mans est engagé sur le Circuit Bugatti. Un événement exceptionnel pour remplacer l’étape au Brésil, annulée au Championnat du monde qui avait déjà commencé pour des raisons économiques.
1993-1998-1999 : l’Espagne sort du trio, deux GP en Italie
Passons à une saison où trois événements se déroulent dans la péninsule ibérique. Dans les premiers jours de mai, le Grand Prix d’Espagne a lieu à Jerez, en juillet, l’étape est en Catalogne pour le GP d’Europe. Un troisième rendez-vous s’ajoute en lice : l’événement de Kyalami, en Afrique du Sud, est annulé en cours d’année. Cependant, la course a un substitut tout prêt : voici l’exceptionnel Grand Prix FIM, organisé sur la piste de Jarama. C’est aussi la dernière étape de cette saison mondiale. Mais l’Italie a aussi plus d’un rendez-vous dans ce championnat, mais cette fois les dénominations et l’ordre des épreuves changent par rapport au passé. En juillet, c’est le GP de Saint-Marin au Mugello, suivi du Grand Prix d’Italie à Misano Adriatico en septembre. Une situation qui se retrouve en 1998 : en Espagne il y a une course à Jerez, suivie d’une épreuve incluse dans la course, soit le GP de Madrid. Une étape à Jarama au lieu d’Estoril, pas encore homologuée, pour clôturer avec la manche de Catalogne à Montmeló. L’Italie a son événement au Mugello et au GP de la ville d’Imola, le répétant également l’année suivante, tandis que quelque chose change en Espagne : après Jerez et Montmeló, le circuit de Valence entre.
1996-1997-1998 : bis Espagne et Italie
Encore une fois, le calendrier MotoGP comprend plus d’un événement dans les deux pays européens. Commençons par 1996 : Pour l’Espagne, l’étape de Jerez de la Frontera est initialement confirmée, tandis que le rendez-vous sur le circuit de Montmeló change de nom, devenant le GP de Catalogne. En Italie, par contre, on court d’abord au Mugello pour le Grand Prix d’Italie, puis il y a la nouveauté. En fait, en septembre, nous nous rendons sur le circuit Enzo et Dino Ferrari pour le GP de la ville d’Imola, le premier avec cette dénomination dans le championnat du monde. Une situation qui s’est répétée également en 1997, précisément avec ces mêmes nominations en Italie et en Espagne.
2000-2001 : trois GP en Espagne, le Japon double
Désormais, la péninsule ibérique est une étape plus que stable pour le Championnat du monde, et pas plus qu’une seule fois. Même le début du nouveau millénaire ne fait pas exception : il commence à Jerez, se poursuit sur le Circuit de Barcelona-Catalunya, et enfin c’est au tour de Valence. Mais l’exception cette saison est le fait que le Japon accueille deux rencontres dans cette saison mondiale. En ce début d’année, l’étape actuelle est sur la piste mythique de Suzuka, mais il y a un retour. L’avant-dernière manche se déroulera en effet à Motegi, qui accueille le Grand Prix du Pacifique. Une situation qui se répétera également lors de la saison 2001, la dernière des 500cc historiques, puis en 2002, la première année du nouveau MotoGP, et en 2003.
De 2004 à aujourd’hui
Il n’y a qu’une seule exception concernant le calendrier MotoGP. Seul le triplé espagnol Jerez-Catalunya-Valencia reste jusqu’en 2007, lorsque la deuxième manche est réintroduite en Italie : à côté du Mugello, il y a encore Misano pour le GP de Saint-Marin. En 2008, outre l’Espagne et l’Italie, il y a aussi les États-Unis : après l’étape de Laguna Seca, le MotoGP se rend également à l’Indianapolis Motor Speedway, qui donne son nom au GP. Situation qui peut être vue jusqu’en 2010, l’année où l’Espagne porte ses événements à 4 avec l’inclusion de l’étape d’Aragon, pour remplacer le GP de Hongrie annulé pendant la course. En 2013, pourtant, les Etats-Unis figurent trois fois au calendrier : le COTA d’Austin, au Texas, rejoint pour un temps Laguna Seca (étape supprimée en 2014) et Indianapolis (GP disparu depuis 2016). Une situation qui perdure encore aujourd’hui, sauf sur les saisons 2020 et 2021, fortement conditionnées par la pandémie.
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