Le retour de Marc Marquez sur les week-ends MotoGP n’est pas sans douleur. Il faut composer avec des limitations physiques, quatre opérations au bras droit en deux ans vont se faire sentir longtemps. Et puis il y a une Honda RC213V à gérer qui a perdu le sens de l’évolution et part en quête désespérée de ses données pour permettre aux ingénieurs japonais d’apporter les modifications nécessaires. 13e place à l’issue des qualifications à Aragon, 66 millièmes le séparent de l’accès à la Q2 qui se retrouve plutôt entre les mains de Johann Zarco.
Problèmes physiques le matin
La période d’adaptation après plus de cent jours d’arrêt nécessitera une période d’adaptation. Pourtant Marc Marquez se laisse faire parler même pour la chute de samedi matin et une parade d’anthologie avec son bras droit. Tout indique que la reprise du bras est sur la bonne voie et Honda peut voir une lumière au bout du tunnel, commençant à planifier la prochaine saison MotoGP. Un premier signe est le nouveau bras oscillant en aluminium Kalex qui continue d’être surveillé par le champion Cervera. Mais les yeux sont surtout tournés vers les conditions athlétiques du champion. “Les problèmes ont commencé en FP3, car vendredi je ne me sentais pas bien le matin. L’après-midi je conduisais mieux», a-t-il expliqué en conférence de presse après les qualifications.
La 13ème place est représentative du package vélo-cycliste en ce moment : “Aujourd’hui, je suis revenu à la réalité… J’ai senti que beaucoup de concurrents disaient que j’étais sur le podium, mais je connais ma réalité. Pour être ici et se battre avec les meilleurs, il faut avoir de bons sentiments et un bon point de départ. La mienne est en ce moment, mais le but est d’accumuler des kilomètres, de tourner. Bien sûr, je vais pousser, mais sachant quelles sont nos limites“. Il n’a pas d’objectif précis mais pour atteindre le drapeau à damier, ce serait une belle réussite de tenir 23 tours consécutifs.
La réalité du MotoGP
La réaction à la chute en FP3 a également été bonne, sans conséquences, il s’est rapidement levé pour courir aux stands et prendre la deuxième moto. “On ne veut jamais tomber, mais à un moment donné faire la première chute comme ça, glisser, c’est un soulagement. Vous dites : “Je suis tombé, ça suffit”. Cela faisait trois mois que je me traînais sur l’asphalte à 150 km/h. La sensation n’est pas la même, mais ensuite je suis allé chercher le deuxième vélo, mon bras n’a pas du tout souffert. Il est important de se mettre à l’aise. Cela signifie que lorsque je tombe, je peux mettre les deux bras, pas seulement le gauche“. Une étape mentale non secondaire qui servira à gagner en confiance et à retrouver le chemin de la victoire.
Ici à Aragon ce sera une manche MotoGP dans les cordes, obligé de limiter les dégâts mais indispensable pour huiler tous les rouages. “Je sais qu’il y a de grandes attentes, mais il faut être réaliste», a conclu Marc Marquez. “Ce serait bien de sortir, de s’enfuir et de gagner, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit en ce moment. La réalité est autre“.